Les Bourses européennes accentuent leur baisse à mi-séance

Dans des volumes peu étoffés en cette veille de week-end pascal prolongé, cette configuration devrait également faire plier Wall Street, indiquée en baisse de quelque 0,5% à l'ouverture selon des premières indications.

À Paris, le CAC 40 perd 1,88% (-83,33 points) à 4.340,65 points vers 12h40. À Francfort, le DAX cède 1,5% et à Londres, le FTSE 1,4%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,3% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,51%.

Ces deux derniers, en repli de respectivement 1,8% et 2,1% depuis le début de cette semaine écourtée, se dirigent ainsi, à l'instar du CAC 40, vers une deuxième baisse hebdomadaire consécutive.

Le dollar semble bien parti pour enchaîner sa cinquième séance de hausse de suite face à un panier de devises internationales, toujours porté par des déclarations de responsables de la Réserve fédérale alimentant les conjectures sur la remontée des taux.

La dernière en date émane du président de la Fed de Philadelphie James Bullard, qui a redit mercredi sur Bloomberg que la banque centrale américaine devrait envisager une nouvelle hausse des taux dès sa réunion du mois d'avril et qu'il pourrait y avoir au moins deux tour de vis monétaires cette année.

Les intervenants de marché n'anticipent à ce stade qu'une seule hausse des taux en 2016 et certains courtiers pensent que les différents membres de la Fed se sont lancés ces derniers jours dans un effort concerté pour tordre le cou à cette idée.

Si la tendance du jour se confirme, l'indice dollar (+0,14%) inscrira sa première hausse hebdomadaire en un mois.

La bonne tenue du dollar incite nombre d'investisseurs à prendre leurs bénéfices sur les matières premières, qui avaient beaucoup remonté ces dernières semaines en raison de la faiblesse du billet vert et des signes de reprise économique en Chine comme aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, l'indice regroupant les valeurs européennes des matières premières est, de loin, en tête des baisses, avec un recul de 3,60%, devant le compartiment de la distribution (-2,06%) et celui du pétrole (-2,12%).

Le second pâtit notamment de la chute de plus de 13% de l'action Next, plus forte baisse de l'indice Stoxx 600, sous le coup de l'annonce faite par le groupe de prêt-à-porter britannique que l'année 2016 pourrait être son exercice le plus difficile depuis 2008.

Le troisième est sous le coup du nouveau repli des cours du brut, repassés sous la barre des 40 dollars le baril après que des données américaines, publiées mardi et mercredi et montrant un accroissement des réserves aux Etats-Unis, ont ravivé les craintes de voir le marché rester durablement saturé.

"Les marchés actions sont saisis d'un accès de prudence juste avant le long week-end de Pâques, la vigueur du dollar (...) pesant sur la matières premières. Et les cours du pétrole pâtissent également de la montée inexorable des réserves de brut aux Etats-Unis, une donnée qui vient se rajouter aux inquiétudes relatives à une offre mondiale excessive", a déclaré Mike van Dulken, responsable de la recherche Accendo Markets.

Derrière Next, les grands noms du secteur des mines et des métaux figurent parmi les reculs les plus marqués du Stoxx 600, comme Anglo American, BHP Billiton, Glencore, ArcelorMittal et Rio Tinto.

Après avoir été en tête des hausses du Stoxx 600 en début de séance au lendemain de l'annonce de leur projet de fusion, les titres Banco Popolare et Banca Popolare di Milano (BPM) chutent tous deux de plus de 5%.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)