Les Bourses en Europe grimpent sur des signaux accommodants
Avec
\ 16h48
Avec
"La BCE a dit qu'elle ne se pencherait pas sur la réduction de son programme d'assouplissement avant au moins le mois de décembre et les traders ont saisi cette opportunité pour passer à l'achat sur les actions", explique l'analyste David Madden (CMC Markets), faisant référence à une information de Bloomberg, qui cite des responsables de la zone euro au fait du dossier.
Selon la majorité des économistes interrogés par Reuters, la BCE annoncera sans doute en octobre une réduction de ses rachats d'actifs.
La tendance au maintien d'une politique relativement accommodante par les grandes banques centrales a été renforcée vendredi en outre par l'annonce de chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis moins bons que prévu.
En Europe, le CAC 40 parisien a pris 0,74% (37,67 points) à 5.123,26 points. À Francfort, le Dax a gagné 0,72% et à Londres, le FTSE a progressé de 0,11%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,68%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,65% et le Stoxx 600 0,6%.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a pris 0,37%, le Dax a reculé de 0,21% et le FTSE 100 a progressé de 0,64%.
Les indices ont été soutenus également vendredi par la hausse inattendue de l'indice PMI manufacturier Caixin en Chine, au plus haut depuis six mois à 51,6 alors que le consensus Reuters le donnait en baisse.
L'activité manufacturière de la zone euro a, elle aussi, connu une accélération en août et les commandes à l'exportation ont enregistré leur croissance la plus marquée depuis février 2011 en dépit de la hausse de l'euro.
Le bon chiffre chinois a favorisé notamment le compartiment des ressources de base, dont l'indice de référence Stoxx a pris 1,47%, la meilleure performance sectorielle en Europe.
Le secteur des médias s'est distingué également, gagnant 0,89% grâce au bond de 5,21% de Vivendi après ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Bolloré, premier actionnaire du groupe, a avancé de 1,49%.
Autre valeur en vue, le constructeur suédois de poids lourds Volvo s'est adjugé plus de 7% après la présentation de ses nouveaux objectifs financiers, qui incluent une marge d'exploitation supérieure à 10% à moyen terme.
A la baisse, Gemalto a cédé 5,47%, tout en bas du SBF 120, alors que le spécialiste de la sécurité numérique a reporté son nouveau plan stratégique pluriannuel au premier semestre 2018 après quatre profit warnings en moins d'un an.
LE DOLLAR FLUCTUE AU GRÉ DES INDICATEURS
Sur le marché des changes, l'euro cède 0,24% face au billet vert, autour de 1,188 dollar, après les intentions prêtées à la BCE d'attendre encore avant de préciser les modalités de réduction de son programme d'assouplissement quantitatif (QE).
La devise américaine a fluctué face à un panier de devises de référence, accentuant ses pertes après les chiffres de l'emploi avant de passer en territoire positif suite à l'annonce d'un indice ISM manufacturier meilleur que prévu pour le mois d'août.
Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont ralenti plus qu'attendu en août après deux mois de gains soutenus, ce qui devrait confirmer le report au mois de décembre au plus tôt de la prochaine hausse de taux par la Réserve fédérale sans remettre en cause ses projets de réduction progressive de la taille de son bilan.
A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent en légère hausse.
Après deux mois d'été animés par les tensions géopolitiques autour de la Corée et les turbulences politiques à Washington, les marchés se préparent à revenir aux fondamentaux avec la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), confrontée à des choix que la vigueur de l'euro rend plus délicats encore.
Le conseil des gouverneurs de l'institution laissera sans aucun doute les taux d'intérêt inchangés jeudi mais il n'est pas impossible qu'il profite de l'occasion pour préciser ses intentions en matière de réduction de ses achats de titres, avec une nouvelle étape attendue pour début 2018.
(Patrick Vignal, édité par Benoit Van Overstraeten)