Les betteraviers cassent du sucre sur Tereos
Tereos, le numéro 2 mondial du sucre, est en proie à une grave crise interne après la démission de 70 membres de la coopération et de 5 membres de son conseil de surveillance. Les démissionnaires questionnent notamment la stratégie de diversification du groupe. Le président de la coopérative, François Leroux, a réagi dans une longue lettre dénonçant une "campagne publique de dénigrement"
Devenu numéro mondial du sucre en 2018, Tereos n’en est pas moins épargné par les polémiques internes. 70 conseillers régionaux sur 172 et 5 des 20 membres du conseil de surveillance ont, en effet, posé leur démission.
l'opacité du groupe au centre des critiques
Ces élus de la coopérative de 12 000 planteurs dénoncent l’opacité de la stratégie du groupe. "Nous avons démissionné de nos mandats pour exprimer notre désaccord à l’égard d’une gouvernance défaillante de notre coopérative, Tereos SCA, et de ses résultats de gestion", expliquent dans un communiqué, publié le 24 juillet, les démissionnaires. Ils pointent notamment du doigt la maîtrise de la dette du groupe, celle des frais généraux et mettent en avant leurs inquiétudes quant aux résultats de la stratégie de diversification entamée par le groupe depuis 2012.
Tereos dénonce une campagne de destabilisation
VOS INDICES
source
631 +0.96
Janvier 2023
Phosphate diammonique (DAP)
$ USD/tonne
129.2 +1.17
Décembre 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.51 − Lait liquide et crème de lait
Base 100 en 2015
137.2 -0.44
Décembre 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
Face à l’ampleur de la polémique, le président du groupe François Leroux s’est exprimé dans une longue lettre, envoyée aux rédactions le 2 août. "Tereos est victime depuis plusieurs mois d’une campagne anonyme de déstabilisation (...) De quoi s’agit-il ? D’une banale histoire d’élection perdue", précise François Leroux. La démission des conseillers régionaux et des membres du conseil de surveillance est en effet intervenue après la non-réélection de 2 membres du conseil d’administration lors de la dernière assemblée générale en juin dernier.
Le président du groupe a voulu rassurer les autres membres de la coopérative quant à la santé de Tereos. "Tereos va bien sur le plan financier. Au cours de notre dernier exercice clos le 31 mars dernier, Tereos a réalisé un chiffre d’affaires record de 5 milliards d’euros et est devenu le deuxième groupe sucrier mondial. Le fait que notre résultat net comptable soit négatif relève exclusivement d'une décision de distribuer du résultat à ses coopérateurs dans une période de crise agricole" explique le dirigeant.
François Leroux en profite pour défendre la stratégie de diversification du groupe et notamment l'internationalisation de ses activités. " la stratégie de Tereos s’est avérée pertinente et adaptée. C’est grâce à la diversification le groupe a réussi à afficher une telle résilience malgré la libéralisation du marché européen. Cette diversification a contribué cette année à nos résultats opérationnels à hauteur de 75 % ! " précise François Leroux. En juin dernier, l'entreprise annonçait vouloir poursuivre cette stratégie et envisager l'ouverture du capital pour financer de nouvelles opérations.
Pas de changement avant la prochaine assemblée générale
Reste à savoir si la polémique actuelle impactera le fonctionnement du groupe. A l'heure actuellement,Tereos précise que la démission des conseillers régionaux et des membres du conseil de surveillance n’aura pas d'impact pas le fonctionnement du groupe. "La coopérative fonctionne comme une démocratie. Il est normal qu'il y ait des oppositions. Ce qui importe c'est que la majorité l'emporte" relativise un porte-parole du groupe en précisant que lors de la dernière assemblée générale, les différentes orientations stratégiques ont été adoptées à la majorité absolue.
Malgré la crise, Tereos n'entend pas modifier son calendrier. "Les décisions seront prises à 15 au lieu de 20 en attendant les prochaines élections prévues pour juin 2019, à l'occasion de la prochaine assemblée générale", précise le groupe.
SUR LE MÊME SUJET
1Commentaire
Réagir