Les banques devront constituer plus de fonds propres dès 2017
LONDRES (Reuters) - Les banques devront constituer, à partir de janvier 2017, plus de fonds propres pour couvrir les investissements dans certaines "banques de l'ombre" comme les fonds spéculatifs et les fonds de capital investissement.
Cette nouvelle disposition s'inscrit dans une démarche globale du Groupe des Vingt (G20) visant à maîtriser le risque au sein du secteur bancaire de l'ombre, dont l'opacité n'a cessé d'être vilipendée par les régulateurs.
La banque de l'ombre consiste à prêter et emprunter en dehors des canaux dûment et strictement réglementés et les régulateurs veulent amener les banques à y réfléchir à deux fois avant d'y recourir.
Cette nouvelle disposition, conçue par le Comité de Bâle, gouverne les investissements des banques dans tout type de fonds, y compris les fonds mutuels, a priori moins risqués, afin d'harmoniser leur traitement dans le monde entier.
Pour déterminer la quantité de fonds propres à constituer face à ce type d'investissement, les banques doivent appliquer une forme de pondération du risque. A l'heure actuelle, cette pondération est relativement faible, allant jusqu'à 150%, au risque que les actionnaires de la banque concernée n'ait aucune idée précise du risque précisément encouru par l'établissement.
Suivant la nouvelle règle, les banques devront prouver aux régulateurs que tel ou tel investissement dans un fonds présente un risque faible, faute de quoi elle devront constituer une pondération du risque de 1.250%, ce qui reviendrait à constituer pratiquement autant de fonds propres que le montant de l'investissement lui-même.
C'est un moyen d'inciter les banques à avoir une vision claire de l'investissement en question et donc du risque qu'il comporte et comment le couvrir.
L'Institute of International Finance et l'Association for Financiel Markets en Europte jugent les 1.250% excessifs et veulent ramener la pondération à 400%.
Huw Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français