Les actions baissent, nouvelle poussée du sterling
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PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en légère baisse à mi-séance vendredi à l'exception de Londres, qui recule beaucoup plus nettement face à une nouvelle envolée de la livre sterling, la tonalité générale restant à la prudence après un nouveau tir de missile nord-coréen en direction du Japon et avant une nouvelle série d'indicateurs aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 perd 0,12% à 5.218,79 points à 10h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,1% tandis qu'à Londres, le FTSE recule de 1,26%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,29%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,15% et le Stoxx 600 de 0,19%.
Wall Street est attendue proche de l'équilibre mais la tendance pourrait être influencée par les chiffres des ventes au détail, de l'indice d'activité "Empire State" pour le mois d'août et de la production industrielle, qui seront publiés avant le début des échanges mais pourraient difficiles à interpréter en raison des perturbations liées aux ouragans.
Le tir d'un missile nord-coréen qui a survolé l'île japonaise d'Hokkaido avant de s'abîmer en mer n'a pas empêché la Bourse de Tokyo de finir la journée en hausse et n'a pas provoqué de mouvement de repli marqué sur le yen, un actif habituellement dopé par les poussées d'aversion au risque.
Au contraire, le dollar et l'euro s'apprécient d'environ 1% face à la devise japonaise.
"Les marchés s'attendaient ou auraient dû s'attendre à une réaction de la Corée du Nord après le durcissement des sanctions (de l'Onu), donc la question était de savoir quand la Corée du Nord allait réagir, pas si elle allait le faire", explique Adam Cole, responsable de la stratégie devises de RBC Capital Markets. "Le seul fait qu'elle l'ait fait ne nous apprend rien de nouveau."
Le dollar reste en outre soutenu par les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis publiés jeudi, qui confortent le scénario d'une hausse de taux d'ici la fin de l'année. Il est ainsi en passe d'enregistrer sa meilleure performance hebdomadaire face au yen depuis novembre.
LA HAUSSE DE TAUX DE LA BOE SE PRÉCISE
Mais le fait marquant du jour sur le marché des changes est la nouvelle poussée de la livre sterling, dopée par les déclarations de Gertjan Vlieghe, un membre du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d'Angleterre considéré jusqu'à présent comme une "colombe", sur la possibilité d'une hausse de taux dans les mois à venir.
"Le marché a interprété ses propos comme le signe qu'une hausse d'un quart de point est en préparation, probablement avant la fin de l'année, ce qui s'ajoute au ton 'faucon' de la BoE hier", commente Neil Wilson, analyste d'ETX Capital à Londres en référence au communiqué de politique monétaire publié jeudi.
En hausse de 1,43% face au dollar, la livre a atteint son plus haut niveau depuis le 24 juin 2015, au lendemain du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Et face à l'euro, elle prend 1,17%.
Sur les marchés actions européens, en dépit du repli de ce vendredi, l'indice Stoxx 600 est en passe d'enregistrer une hausse hebdomadaire de l'ordre de 1,5%, ce qui serait sa meilleure performance depuis la mi-juillet.
Le secteur de la distribution (+0,70%) profite de la hausse de 2,3% de H&M après ses chiffres de ventes des trois derniers mois.
Les valeurs bancaires, à l'opposé, accusent un repli de 0,66%.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont à la hausse, à près de 0,44% pour le dix ans allemand et 0,718% pour son équivalent français, mais ceux des "gilts" britanniques montent encore plus, à près de 1,33%, et l'écart entre les rendements à dix ans britannique et allemand a atteint son plus haut niveau depuis cinq mois.
Le pétrole, initialement pénalisé par le tir nord-coréen, est reparti à la hausse et reste proche des plus hauts de cinq mois atteints ces derniers jours à la faveur de perspectives encourageantes sur la demande mondiale.
(Avec Jemima Kelly à Londres, édité par Patrick Vignal)