"Le véhicule autonome aura une place centrale dans la mobilité de demain", prévient Thierry Mallet, PDG de Transdev

Le nouveau PDG de Transdev, Thierry Mallet répond pour la première fois aux questions de l’Usine Nouvelle et dévoile la stratégie pour les années à venir.
 
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L'Usine Nouvelle : Dans quel état avez-vous trouvé Transdev à votre arrivée il y a 5 mois ?

Thierry Mallet : Je confirme ce que disait mon prédécesseur, Jean-Marc Janaillac : « Transdev is back ». J’ai trouvé une entreprise en bonne santé, qui a su se redresser de façon spectaculaire. Les résultats de 2016 sont bons. Le chiffre d’affaires sera stable par rapport à 2015 (6,6 milliards d’euros, Ndlr). Le transport public, qui représente 85% de notre activité, se porte plutôt bien. Nous sommes prêts à croître de nouveau.

Quels sont les axes de développement ?

L’amélioration du service et la réduction des coûts. Les solutions digitales peuvent nous y aider. Il y a notamment les enjeux du service en zone peu dense ou dans les zones rurales avec le transport à la demande. Nous nous adaptons à la nature de la demande : navettes pour emmener les salariés dans les zones industrielles, applis, covoiturage.

Quelle croissance envisagez-vous dans les prochaines années et dans quels pays ?

Nous avons un objectif de 5% d’ici à 2020 ; cette croissance doit être rentable. Nous voulons poursuivre notre développement dans les territoires où nous sommes déjà, France, Allemagne, Suède, Etats-Unis et Australie, où il y a de belles opportunités. En dehors de ces territoires, notre priorité pour la croissance, c’est le Moyen-Orient. Nous attendons les résultats de l’appel d’offre de Doha sur le métro et le tram d’ici l’été.

Où en est votre co-entreprise en Asie avec RATP Dev ?

Nous voulons relancer son développement, être plus actif. En Chine, où seront 50% des projets de transports urbains dans 10 ans, la recherche d’un partenaire chinois est essentielle pour remporter de nouveaux contrats.

En France, où en est l’appel d’offre à Lille, où vous êtes en concurrence avec Keolis ?

Après l’annulation du premier appel d’offre début décembre, nous devons remettre notre nouvelle offre avant le 30 janvier. Avec un résultat prévu en juin.

Sur quels projets vous positionnez-vous en France ?

La France est un marché mature avec des réelles opportunités de croissance : à moyen terme, il y aura l’ouverture du marché ferroviaire sur le transport régional. Sans doute après 2020. Cette année, il y a l’appel d’offre pour le Charles-de-Gaulle express avec un enjeu fort autour de la prise en charge du risque de fréquentation. Sur les lignes du Grand Paris, nous serons également candidats, mais il est nécessaire de clarifier en amont le rôle de l’opérateur vis-à-vis de du gestionnaire d’infrastructures, la RATP.

Vos métiers sont difficiles pour réaliser des marges. Peut-être moins à l’international ?

Il n’y a pas beaucoup de différences avec la France, partout il faut faire de la productivité en continu. Ce qui n’est pas acceptable c’est de prendre des contrats à perte, c’est néfaste pour tous les acteurs et crée des références de prix faussées.

La loi Macron sur la libéralisation du transport en autocar a-t-elle bénéficié à votre filiale Isilines ?

Les cars longue distance sont un vrai succès commercial. Il faudra sans doute arriver à un niveau de de prix proche du covoiturage pour atteindre l’équilibre économique.

Face au réchauffement climatique, comment êtes-vous positionné dans la transition énergétique ?

La transition énergétique est un axe de développement important et répond à une demande forte notamment en Europe. Nous avons remporté l’appel d‘offre des transports du Sud d’Amsterdam qui intègre la liaison avec l’aéroport de Schiphol. Nous y exploitons des bus thermiques, et nous allons passer à un service avec 90% de bus électriques, soit à terme un parc de plus de 250 véhicules. Dans le Brabant, autour d'Eindhoven, nous exploitons un parc de 40 bus électriques articulés de 18 mètres depuis décembre dernier. La mobilité de demain sera électrique, partagée et autonome. Pour aller plus loin, nous allons tester des cars roulant à l’hydrogène.

Et où pensez-vous que le véhicule autonome va se développer ?

Je pense que le véhicule autonome aura une place centrale dans la mobilité de demain. Depuis l’année dernière, nous exploitons une première expérimentation sur le site de la centrale d’EDF de Civaux et cette année, nous allons mener des tests avec Easymile sur le M.I.N. de Rungis. Plus largement, je suis convaincu que nous pouvons faire circuler des navettes ou des bus autonomes assez rapidement sur certaines parties des trajets urbains, dans des voies réservées ou pour les garer au terminus. C’est notamment pour préparer l’avenir de la mobilité que nous sommes très actifs dans le cadre du partenariat conclu avec Renault et PSA au sein de l’institut Vedecom.

Propos recueillis par Olivier Cognasse

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