Le va-tout de Nicolas Hulot pour la planète ou l’impossible "Ecotopia" française

En 1975, l’Américain Ernest Callenbach écrivait Ecotopia. Dans ce livre, la Californie se sépare des Etats-Unis pour créer un monde sans énergie fossile avec une économie respectueuse de la nature. Une utopie écologique et solidaire qui résonne comme l’idéal défendu par Nicolas Hulot pour sauver la planète. En démissionnant, l’écologiste français joue son va-tout pour lui donner une chance d’émerger.

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Le va-tout de Nicolas Hulot pour la planète ou l’impossible
"Ecotopia", une utopie écologique et solidaire qui résonne comme l’idéal défendu par Nicolas Hulot pour sauver la planète.

Créer un ultime électrochoc pour la planète en claquant la porte du gouvernement français, sans prévenir. Nicolas Hulot s’y est résolu le 28 août dernier après quatorze mois comme ministre de la Transition écologique et solidaire. A contrecœur. A bout de solutions pour impulser de l’intérieur un réel changement de paradigme et réussir à concilier économie et écologie solidaire. Poussé par l’urgence de tenter un dernier coup pour lutter contre le réchauffement climatique.

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C’est un pari risqué. Il le sait. En le nommant ministre d’Etat, numéro deux du gouvernement, Emmanuel Macron et son Premier ministre, Edouard Philippe, lui avaient donné une chance unique de changer la donne.

Mais réaliser en France une "Ecotopia" ne peut se faire à petits pas. Nicolas Hulot est parti "parce qu’il a un idéal", explique Brune Poirson, son ex-secrétaire d’Etat. Selon elle, "quand vous vivez avec une conscience environnementale tout le temps, vous rêvez d’un grand soir, mais c’est difficile. Pourtant si l'on veut enclencher de manière irréversible une transition écologique, cela prend du temps. Mais c’est ce qu’on fait". Du temps, les humains sur cette planète n’en ont plus pour tergiverser, rappelle, désespéré, Nicolas Hulot. Cela, il n’est pas seul à le dire.

Sortir de l'utopie

Mais le changement de paradigme pour la planète qu’appelle Nicolas Hulot de ses vœux peut-il se réaliser dans la douceur? A la lecture de l’ouvrage Ecotopia de l’américain Ernest Callenbach, publié en 1975 et que les éditions Rue de l’échiquier fiction sortent en français cet automne, on comprend que l’urgence climatique ne va pas s’accommoder de "petits pas" et de réforme au long court. Il faudrait une cassure nette pour changer de modèle économique. Dans Ecotopia, devant les dérives consuméristes des Etats-Unis, la Californie, l’Oregon et l’Etat de Washington décident de faire sécession. Elles ferment leurs frontières pour créer un monde sans énergie fossile imposant une consommation durable à ses habitants avec des matériaux 100% biosourcés et un recyclage obligatoire.

L’organisation est décentralisée, y compris en matière d’enseignement. L’autogestion et le revenu universel sont la règle. Le travail n’est plus obligatoire, mais limité à 20 heures par semaine. Les femmes sont au pouvoir. Le sport n’existe plus. Mais parce qu’il faut bien que l’humain se défoule, des batailles rangées avec des bâtons sont organisées. L’équipe du premier blessé a perdu.

Cette utopie-là n’a rien d’une ode à la décroissance. La technologie, y compris numérique, y reste en pointe. Et hormis Internet, qu’Ernest Callenbach n’avait pas pu anticiper (il venait d’être créé), son Ecotopia est d’une étonnante modernité. Car il en pointe aussi les limites, en termes de diffusion de la culture, de dissidence de communautés, de risque de dépression voire d’ennui. N’est-ce vraiment qu’une utopie, où un avenir souhaitable pour nos économies ?

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