Le sucrier français Tereos fait grise mine
Au cours des six derniers mois, les ventes du numéro 2 mondial du sucre ont décru de 9% à 2,11 milliards d'euros. Un bien mauvais résultat que le groupe coopératif explique par la chute des cours du sucre.
Rien ne va plus chez le numéro 2 mondial du sucre. Plongé dans une crise de gouvernance interne depuis le mois de juillet dernier, le groupe coopératif français vient d'annoncer des résultats en fort repli pour le premier semestre 2018 avec un chiffre d'affaire en baisse de 9% à 2,11 milliards d'euros par rapport à la même période l'an dernier.
Des mauvais chiffres que le groupe justifie par la dégringolade des cours du sucre. "La faiblesse historique des prix impactera significativement les résultats du groupe" explique, en effet, le sucrier. Au cours des derniers mois, ceux-ci ont dévissé à leurs plus bas
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niveaux depuis 10 ans. Actuellement, l’or blanc s’échange à 345 dollars la tonne, contre 600 quelques semaines auparavant. "Cette situation ne permettra pas à Tereos d'atteindre un résultat net positif en 2018 " précise d'ores et déjà le groupe.
Excédent sur le marché mondial
Cette volatilité des cours du sucre est causée à la fois par les excellentes récoltes des grands producteurs de canne à sucre que sont le Brésil, l’Inde et la Thaïlande qui ont inondé le marché mondial, mais également par les choix faits par les acteurs européens à la veille de la fin des quotas en septembre 2017, et dont les conséquences se font seulement sentir.
A l’image de ce qui s’est passé sur le marché du lait en 2016, pour anticiper l’abolition des barrières aux importations et aux exportations, les sucriers européens n’ont pas hésité à demander à leurs coopérateurs d’étendre la surface de production. Sur l’ensemble du territoire européen, la culture de la betterave a ainsi augmenté de plus de 32%, ce qui a contribué au surplus sur les marchés mondiaux.
TEREOS SE VEUT RASSURANT
Mais Tereos ne se veut pas inquiet pour le moment. Malgré les mauvais résultats, le groupe nie toutes menaces sur l'emploi ou les sites européens. Au contraire, l'entreprise nordiste compte sur le deuxième semestre, où elle a concentré la plupart de ses ventes brésiliennes, pour redresser la barre. Tereos mise également sur ses activités amidonnières jugées plus résilientes. "Lors du semestre écoulé, les diversifications ont représenté 84 % du résultat d’exploitation" précise d'ailleurs le sucrier.
Un discours positif qui ne devrait pourtant pas suffire à calmer les contestataires internes. Ils n'hésitent pas à remettre en cause la stratégie d'internationalisation et de diversification de groupe. L'explosion de la perte nette qui a décuplé au cours de l'exercice 2018-2019 à 96 millions d'euros, devrait renforcer la fronde.
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