Le site de Getinge-La Calhène en pleine transformation
L'usine de fabrication d'isolateurs et des systèmes entourant ces équipements a entamé sa mue depuis quelques années. La mise en service d'une extension de production a été l'occasion de faire un point sur la stratégie de croissance de l'activité basée en France.
Avec une croissance du chiffre d'affaires de 60 % sur les 5 dernières années, des résultats réalisés à 50 % grâce aux nouveaux produits, et des effectifs passés d'un peu plus de 120 personnes à près de 190 sur la même période, le site de production de Getinge-La Calhène de Vendôme (Loir-et-Cher) affiche son dynamisme. Une progression portée par « la croissance des secteurs de la pharmacie et du nucléaire, l'innovation et l'évolution des méthodes de production », confie Thierry Girard, président de Getinge-La Calhène. Le site, construit en 1997, a en effet opéré sa mue depuis l'arrivée du dirigeant, il y a cinq ans. Le premier chantier s'est terminé en 2013, quand le site s'est doté d'un laboratoire de microbiologie. « Pour notre activité sterile pack, qui concerne les sacs stériles utilisés pour entrer ou sortir des éléments dans les isolateurs, nous devons effectuer un comptage particulaire. Auparavant, cette activité était sous-traitée. Nous étions confrontés à des variations des résultats en fonction des méthodes utilisées. Aujourd'hui, nous avons une méthode standardisée que nous avons mise au point en s'alignant sur celle d'un de nos clients », confie Thierry Girard. Ce laboratoire de 4 personnes permet de tester trois échantillons de chaque lot sortant de l'usine, « et plus, quand il s'agit de nouveaux produits en qualification », précise le dirigeant. Un autre chantier a concerné la modernisation du bureau d'études, dont l'organisation a été revue. Le service compte 35 personnes qui travaillent aussi bien sur des commandes de clients qu'en R&D. « Aucune commande n'est standard. Elle peut nécessiter quelques semaines, entre le développement, la conception et la fabrication, quand les modifications sont mineures à 1 à 2 ans quand il faut partir d'une page blanche », indique le dirigeant. Et les chefs de projets gèrent en parallèle des programmes de nouveaux équipements. Car la société investit 5 % de son chiffre d'affaires (60 M€ en 2015) dans sa R&D. La société s'est notamment dotée d'une nouvelle technologie de réalité virtuelle, présentée en 2015 au salon Achema, et a dédié une pièce pour les simulations d'équipements pour ses ingénieurs et ses clients. C'est aussi là que sera installé un calculateur numérique pour l'installation de la simulation de biodécontamination co-développée et brevetée avec le CEA. Depuis un an, un laboratoire de test a aussi vu le jour. Divisé en trois unités, il permet de tester la conception et de qualifier les équipements de transfert, les isolateurs et les processus de biodécontamination.
Si les services de R&D ont été les premiers à faire l'objet du plan de modernisation, ils sont loin d'avoir été les seuls. « Tous les services ont été impactés à différents moments par la modernisation. À mon arrivée, le site n'était pas aux standards de production de l'industrie pharmaceutique », confie Thierry Girard. La production a ainsi été divisée en quatre « unités autonomes de production » qui ont été créées : pour les isolateurs, pour les DPTE (Double porte de transfert étanche), pour les sterile packaging et pour les télémanipulateurs pour le nucléaire. Cette dernière unité est en cours de modernisation.
VOS INDICES
source
205 +1.49
Février 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Pour les isolateurs, l'unité a été modernisée afin de répondre aux standards de l'industrie pharmaceutique. Une modernisation qui est passée notamment par le changement des sols et la difficulté de trouver un prestataire pour le nettoyage avec des exigences d'industrie pharmaceutique, souligne le dirigeant. Une fois le travail du bureau d'étude validé, l'isolateur est assemblé. Sur le site, de nombreuses activités reposent ainsi sur la technicité des opérateurs pour l'assemblage et l'ajustage minutieux de centaines de pièces. « Il faut parfois jusqu'à cinq ans pour former de nouveaux opérateurs. Et nous avons environ 150 fournisseurs », détaille Thierry Girard. L'isolateur passe ensuite dans la salle de réception, où l'ensemble de la documentation est revue et l'équipement testé par les équipes de Getinge-La Calhène et du client.
Un partenariat avec Dara Pharma
Dans cette unité est également installée l'activité de construction d'isolateurs combinés à des lignes de remplissage de flacons, seringues et cartouches. « Cette nouvelle activité est réalisée en partenariat avec Dara Pharma. Nous intégrons des technologies au niveau mécanique et software de leurs machines de remplissage avec nos isolateurs. Il s'agit d'une source de croissance importante pour nous », confie le dirigeant de Getinge-La Calhène.
Un atelier est dédié à l'assemblage des DPTE. Ces systèmes brevetés par La Calhène permettent de raccorder à l'isolateur des sacs stériles avec à l'intérieur des éléments à faire entrer dans l'équipement ou à faire sortir des déchets ou éléments sans compromettre la stérilité de l'isolateur. « Nous avons créé cette marque et nous la protégeons », souligne Thierry Girard qui estime à 40 000 le nombre de ports DPTE en service dans le monde. La société a notamment fait évoluer sa gamme avec un effort sur l'état de surface qui est passé d'un niveau de rugosité de RA 0,8 à RA 0,5, selon le président de l'activité. Et le groupe s'apprête à commercialiser un nouveau modèle plus ergonomique pour l'ouverture avec une option d'automatisation. Les tests de qualification mécanique ont été confiés au Cetim, tandis que Getinge-La Calhène effectuera la qualification microbiologique dans son laboratoire.
C'est l'unité autonome de production des sacs stériles qui a nécessité le plus gros investissement. Une salle de 350 m2 dont 150 m2 en ISO 5 a été construite pour servir de salle de production pendant les 4 mois de travaux d'extension de la salle principale. Cette salle sert désormais de back-up à la salle blanche de 550 m2 inaugurée en décembre. 6 M€ ont ainsi été déboursés. Intégrée dans une extension de 1 200 m2, elle comprend deux îlots en ISO 5 qui sont dédiés au remplissage de DPTE Betabags avec l'insertion de composants, comme des bouchons de flacons pour le remplissage stérile, et à l'assemblage des DPTE Betabags. Si la capacité de production reste confidentielle, le dirigeant précise que « ces activités ont doublé ces cinq dernières années ».
Bien que la majorité des pièces permettant de construire les 30 000 références de produits du catalogue de Getinge-La Calhène est achetée auprès de sous-traitants, le groupe conserve certains services très pointus à Vendôme. Il s'agit notamment de l'atelier de fabrication des joints pour les portes DPTE ou l'atelier de confection pour les demi-scaphandres.
Toute ces changements au sein de l'usine ont nécessité un investissement de 12 M€ au total, ces cinq dernières années. Et d'autres modernisations sont déjà prévues pour un montant resté confidentiel. La modernisation du site devrait être achevée, fin 2017, précise Thierry Girard qui réfléchit déjà à la suite : « Pendant au moins 2 ans, nous allons poursuivre notre croissance sans augmenter la taille du site. Et, si nous continuons à faire de la croissance, nous avons la volonté d'agrandir à nouveau le site ». La filiale du groupe suédois Getinge a en effet enregistré une croissance de 60 % de son chiffre d'affaires, ces cinq dernières années, pour s'établir à 60 M€ en 2015. Et la croissance pourrait être portée, entre autres, par la Chine où Getinge-La Calhène a ouvert un bureau commercial. « Nous sommes présents partout dans le monde. Nous exportons deux tiers de notre production », souligne Thierry Girard. En termes d'effectifs, sur le site de Vendôme, principal usine de la filiale, « nous avons embauché 60 personnes en 5 ans et prévoyons une trentaine d'embauches dans les 2 à 3 ans qui viennent », indique le dirigeant. Le site de Vendôme poursuit ainsi son développement.
LE SITE DE VENDÔME EN BREF9 600 m2 de surface industrielle sur un terrain de 3 ha 900 m2 de salles blanches Construit en 1997 Passé dans le giron de Getinge en 2005 Effectifs : 187 personnes Chiffre d'affaires : 60 M€
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