Safran va ouvrir une usine en Gironde, une autre toujours à l'étude à Lyon
[ACTUALISE] Safran avance sur le projet de création de deux usines en France. Le Haillan (Gironde) accueillera un site d'impression 3D. Un autre site spécialisé dans la production d'éléments en carbone doit être localisé près de Lyon (Rhône), dans la vallée de la chimie, à Feyzin.
Mis à jour
12 mars 2019
Comme nous l'avions indiqué en exclusivité, le groupe Safran s’apprête à ouvrir un site d’impression 3D en Nouvelle-Aquitaine. Le directeur général du groupe Philippe Petitcolin l'a confirmé, mardi 12 mars, lors d'un point presse tenu à Paris, avec le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Ce sera, plus précisément,
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au Haillan (Gironde), et le bâtiment devrait être inauguré au premier trimestre 2020. A l’ouverture, ce campus, qui regroupera des activités de recherche, de développement et d’industrialisation fera travailler 90 personnes. A terme, 200 salariés et une soixantaine de machines sont attendus. Ce projet, baptisé Campus Safran Additive, coûtera 68 millions d’euros, dont 7 millions d’aides européennes et régionales. Ces 7 millions sont des aides à l’investissement (5,9 millions) et à l’innovation (1 million). Philippe Petitcolin a indiqué que le groupe Safran allait signer une convention avec l'Etat pour le reclassement de 30 à 50 salariés de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) qui doit fermer.
Safran a également en projet l’ouverture d’un site spécialisé dans la production d’éléments en carbone pour les freins carbone des avions, en raison de la hausse de la demande pour ces équipements. Celui-ci sera localisé en Rhône-Alpes où deux sites avaient été envisagés. Le premier sur le Parc industriel de la Plaine de l'Ain, sur la commune de Saint-Vulbas (Ain), l'autre sur le territoire de la Métropole du Grand Lyon (Rhône), à Feysin, dans la vallée de la chimie. Dans les deux cas, la région Auvergne-Rhône-Alpes apportait une aide de 10 millions d'euros. A la clé : une usine automatisée qui représente un investissement de 230 millions d'euros.
Dans son intervention au coté du directeur générale de Safran, le ministre Bruno Le Maire s'est donné quinze jours pour aplanir les dernières difficultés et permettre au groupe Safran d'arrêter son choix. "J'ai eu le président de la métropole lyonnaise David Kimelfeld qui s'est engagé à réduire le coût des terrains sur l'un des deux sites potentiels de l'installation de l'usine", a précisé le ministre. Bruno Le Maire qui a reconnu qu'il subsistait des "difficultés qui relevaient de l'Etat", qui tiennent au raccordement du site, à l'environnement et au soutien à la R&D. Philippe Petitcolin a expliqué: "Pour chaque unité de production de carbone, j’ai un prix de revient. Il faut que ce prix de revient du carbone soit compétitif par rapport à celui des usines de Safran à l’étranger, aux Etats-Unis et en Malaisie. Nous avons besoin du soutien de l’Etat pour cela ; et aussi pour lancer des travaux de recherche et développement."
"Un ensemble de difficultés"
Fin février, le directeur général de Safran avait pointé du doigt des difficultés pour implanter ces deux usines en France. Depuis, le ministre de l'Economie s’est employé à débloquer la situation. Mardi 5 mars, Bruno le Maire avait expliqué, lors du salon Global Industrie à Lyon : "Nous sommes là pour répondre aux critiques. Je vais regarder point par point les problèmes de Safran. Je veux lever tous les obstacles pour que les deux usines qu’il souhaite ouvrir en France soient bien installées ici et pas à l’étranger. "
"Nous sommes confrontés à un ensemble de difficultés, avait regretté Philippe Petitcolin le 27 février. Il y a des gens de bonne volonté dans les ministères, mais dès que l’on descend dans les échelons inférieurs, régionaux, départementaux, puis les communautés de communes et les communes, on rentre dans un ensemble administratif très complexe où chacun se cantonne à ses prérogatives. Je ne vois pas d’appétit en France pour attirer les entreprises. Il y a même plus d’appétits pour les entreprises étrangères que pour les entreprises domestiques, même si ce sont les plus belles du monde. "
A Bordeaux, cette critique est mal passée puisque plusieurs sources ont affirmé à l'Usine nouvelle qu'un accord avait été scellé avec le groupe Safran dès le 13 février.
A Lyon, par contre, pas d'assurance pour l'instant que les discussions engagées il y a maintenant trois ans avec le groupe d'équipements aéronautiques vont connaître une issue favorable. "On a coché toutes les conditions demandées: terrains viabilisés raccordés aux réseaux, voies d'accès, création d'un parking public, exonération de la taxe foncière pendant deux ans, étude d'un renforcement de la desserte en transport en commun du site, étude pour un raccordement au réseau de chaleur et alignement du prix du foncier sur celui qui était proposé par Safran aux Etats-Unis, soit 15 euros le mètre carré", précise David Kimelfeld, le président de la Métropole du Grand Lyon. Cela fait trois ans que la Métropole a gelé un terrain de 13 hectares à Feysin pour une éventuelle implantation de Safran.
300 millions d'investissements
Numéro deux mondial des équipementiers aéronautiques, Safran affiche un chiffre d’affaires de 21 milliards d’euros, incluant la contribution de Zodiac acquis en début d’année dernière. En France, le groupe investit régulièrement, à l’image de l’usine de Commercy (Meuse) inaugurée en 2014. Il emploie plus de 44 000 personnes (48 % des effectifs) au total. Pour soutenir sa croissance, il a besoin d’investir dans de nouveaux sites. L’investissement de Safran dans deux nouvelles usines représente un budget total de 300 millions d’euros et devrait à terme générer plus de 300 emplois.
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