Le siège de la SNCF perquisitionné dans l'affaire des marchés truqués avec IBM
Le siège de la SNCF et d'autres sites du groupe ferroviaire ont été perquisitionnés mardi 4 juin. Le Parquet national financier (PNF) enquête toujours sur d'éventuels marchés truqués entre le groupe informatique américain IBM et l'entreprise française.
Mardi 4 juin au matin, plusieurs sites de la SNCF ont été perquisitionnés, y compris le siège du groupe à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et les bureaux de la direction des achats à Lyon (Rhône). Selon Le Parisien, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) sont intervenus dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de marchés truqués entre le spécialiste du ferroviaire et IBM. Une vingtaine de salariés de la SNCF devraient également être entendus prochainement par les enquêteurs.
Soupçons d’appel d’offres truqués
L’affaire remonte à 2012. Un salarié du groupe SNCF avait alors déposé deux plaintes contre X pour soupçons de manipulation d’appels d’offres à la SNCF en faveur des matériels informatiques du groupe américain. Une enquête préliminaire a été ouverte en 2016 par le Parquet national financier (PNF). En décembre 2018, tandis que le PNF poursuivait ses investigations, le lanceur d’alerte de la SNCF a été licencié.
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“Des supérieurs m’ont demandé de truquer des appels d’offres, j’ai dénoncé les faits. Et maintenant, la SNCF me licencie”, avait-il alors commenté au Parisien. Selon lui, ces marchés truqués auraient fait perdre 150 millions d’euros au groupe ferroviaire. La filiale de la SNCF créée en 2010, Stelsia, aurait servi à contourner les règles des marchés publics. Celle-ci a été liquidée en 2017.
Cette entente présumée entre la SNCF et IBM serait une contrepartie accordée par le groupe français. En 2008, sa filiale Geodis avait remporté un marché de logistique lancé par IBM aux États-Unis. “Est-ce que ça doit être déballé sur la place publique alors qu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel et que ça a permis à la SNCF de gagner un marché de 1 milliard d’euros par an ?”, déclarait une source anonyme au quotidien francilien en janvier 2019.
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