Le rugby se joue aussi au GPS
Le rugby est un sport de brutes joué par des gentlemen. La définition est connue. Et ceux qui croient que ces gentlemen laissent leur cerveau au vestiaire se trompent lourdement. Demandez donc aux joueurs David Skrela, ingénieur de l'INSA, Thierry Dussautoir de l'ENSCP ou au docteur Rodrigo Roncero, spécialisé dans les maladies infectieuses, ce qu'ils en pensent.
Les entraîneurs, de leur côté, phosphorent aussi et n'hésitent pas à recourir aux nouvelles technologies pour étayer leurs réflexions. La vidéo tourne déjà à plein régime, mais comment aller au-delà ? En utilisant le GPS. Les Néozélandais avaient ouvert la voie, les Français ont logiquement suivi.
En plaçant un mini-récepteur GPS lié à un émetteur dans le dos des joueurs, coincé dans "l'armure" du maillot, l'entraîneur peut suivre en temps réel les déplacements exacts des joueurs. Puis, après l'entraînement, il analysera le nombre de mètres parcouru, la vitesse instantanée et moyenne de chaque joueur. Jusqu'à la violence des impacts au moment des placages, grâce à un accéléromètre ultraprécis.
Désormais, l'entraîneur a une flèche de plus dans son carquois au moment de la séquence "remontage de bretelles". Mais pas seulement. Ses préparateurs physiques peuvent aussi l'alerter, pour protéger les joueurs et éviter une fatigue excessive.
Des statistiques en temps réel
Il peut également aider les joueurs à mieux gérer leur effort. Au rugby, il est important de savoir s'économiser à bon escient, afin de conserver le "jus" nécessaire lors des phases de jeu importantes. Enfin, les résultats aident aussi à peaufiner la préparation physique, en fonction des qualités nécessaires à chaque poste.
Ces GPS étaient jusqu'à présent utilisés à l'entraînement, avant d'être autorisés dans le Super 15, le championnat des régions de l'hémisphère sud. L'équipe des Crusaders (Christchurch, Nouvelle-Zélande) montre par exemple que la vitesse maximale atteinte pendant un match est de 33,1 kilomètres à l'heure pour les arrières et de 27,4 kilomètres à l'heure pour les avants, avec une distance totale parcourue de près de 7,8 kilomètres pour les premiers et d'un peu plus de 6,5 kilomètres pour les seconds. Et plus de 700 changements de direction et de vitesse !
Pour la première fois, le GPS est autorisé pendant les matchs de la coupe du monde, qui se déroule actuellement en Nouvelle-Zélande. L'entraîneur a donc, sur l'écran de son ordinateur, des statistiques en temps réel pendant les matchs.
De quoi mieux préparer son intervention à la mi-temps et de gérer plus finement les remplacements des joueurs. À condition qu'il soit capable d'engranger toute cette masse d'information tout en suivant le match…
Le rugby se joue aussi au GPS
Tous les champs sont obligatoires
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