Le risque sanitaire plonge les actions dans le rouge
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\ 11h30
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PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue lundi en baisse marquée et les principales Bourses européennes reculent fortement à mi-séance, la propagation d'une nouvelle souche du coronavirus en Angleterre, qui a conduit plusieurs pays a suspendre leurs liaisons avec le Royaume-Uni, ravivant les craintes pour l'économie.
Les contrats à terme sur les indices de référence de la Bourse de New York signalent une ouverture en baisse de 1,7% pour le Dow Jones, de 2,5% pour le S&P 500 et de 1,6% pour le Nasdaq.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 3,41% à 5.339,1 points vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 3,44% et à Londres, le FTSE abandonne 2,85%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 3,42%, le FTSEurofirst 300 3,23% et le Stoxx 600 3,13%.
L'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 et son équivalent rattaché au S&P 500 affichent des bonds spectaculaires de plus de 25% et plus de 30% respectivement.
De nombreux pays dont une grande partie de l'Europe ont suspendu lundi leurs liaisons avec le Royaume-Uni en raison des craintes que suscite une nouvelle souche du coronavirus, ce qui complique encore une situation déjà chaotique à l'approche du Brexit pour les familles et les entreprises britanniques.
La France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, l'Irlande, la Belgique, l'Autriche, la Suisse, Israël, le Canada, la Pologne, la Norvège et le Danemark ont suspendu leurs liaisons aériennes et ferroviaires avec le Royaume-Uni après que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a averti qu'une nouvelle souche potentiellement très contagieuse du virus constituait un danger pour le pays.
"Malgré l'arrivée graduelle des vaccins, la progression de la pandémie n'arrive pas à être maîtrisée en cette fin d'année", note Sebastian Paris Horvitz, stratégiste de La Banque Postale Asset Management (LBPAM).
"Il est plus que probable que cette évolution inattendue de l'épidémie, avec cette progression rapide des contagions, aura un impact sur l'activité", ajoute-t-il. "En effet, les mesures de confinement déjà annoncées ou qui pourraient l'être, s'il n'y a pas infléchissement rapide de cette dynamique, vont se traduire par un ralentissement marqué."
Ces informations préoccupantes sur la situation sanitaire, associées à l'impasse dans les négociations sur l'après-Brexit, l'emportent sur les avancées sur les vaccins et l'accord au Congrès américain sur un ensemble budgétaire de 900 milliards de dollars (737 milliards d'euros) pour fournir à la population et aux entreprises de nouvelles aides face à l'impact de la crise du coronavirus.
Les votes devraient avoir lieu ce lundi à la Chambre des représentants et au Sénat.
VALEURS EN EUROPE
Aucun des compartiments européens n'échappe à la baisse générale du marché. L'indice Stoxx du secteur des transports et loisirs, en première ligne dans les derniers développements sur le front du coronavirus, perd 4,45%.
Le secteur de l'énergie et celui des banques, également très sensibles aux craintes liées à la crise sanitaire, perdent respectivement 5,38% et 4,45%.
Aux valeurs individuelles, Air France-KLM cède 6,59%. Ses concurrentes Ryanair, IAG EasyJet et Lufthansa perdent de 6% à 12%.
Le gestionnaire d'aéroports ADP lâche 3,92% et Getlink, concessionnaire du tunnel sous la Manche, abandonne 4,60%.
Unibail-Rodamco-Westfield accuse la plus forte baisse du CAC (-{11,7%) devant Société Générale {-7,7%) et Renault (-6,6%).
VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Tesla fera ce lundi ses débuts dans le S&P-500 après avoir fini vendredi sur un plus haut historique à 695 dollars (+5,96%). Le constructeur de véhicules électriques deviendra l'entreprise la plus chère à intégrer l'indice de référence et représentera plus de 1% de l'indice.
CHANGES
Profitant du regain d'aversion au risque, l'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, grimpe de plus de 1%.
L'euro recule dans les mêmes proportions à 1,2137 pour s'éloigner d'un plus haut depuis avril 2018 à 1,2273 atteint jeudi.
La livre sterling chute de plus de 2% contre le dollar, plombée par les inquiétudes liées à la mutation du coronavirus et par la perspective d'un "no deal" entre l'Union européenne et le Royaume-Uni à la fin de la période de transition, le 31 décembre.
Londres et Bruxelles poursuivront ce lundi les discussions qui restent difficiles, a-t-on appris dimanche d'une source au sein du gouvernement britannique.
TAUX
Les rendements obligataires des principaux pays de la zone euro sont en net repli, à -0,612% pour le Bund allemand à dix ans (-4,4 points de base) et -0,367% pour son équivalent français.
Sur le marché des emprunts d'Etat américain, le rendement des Treasuries à dix ans cède plus de six points de base à 0,887%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole cèdent près de 6% en raison des craintes des effets sur la demande du durcissement des restrictions sanitaires.
Le Brent se traite à 49,27 dollars le brut léger américain (West Texas Intemediate/WTI) à 46,18 dollars.
(édité par Jean-Stéphane Brosse)