Le regain d'inquiétude suscité par la pandémie l'emporte à nouveau
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PARIS (Reuters) - Wall Street devrait accuser en ouverture lundi un repli comparable à celui subi par les principaux marchés européens et asiatiques face aux signes de plus en plus nets d'une reprise des cas de contamination au coronavirus à Pékin et dans plusieurs régions des Etats-Unis, nouvelle menace sur le scénario d'une reprise rapide de l'activité.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 2,5% pour le Dow Jones, de 2,2% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,7% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 1,36% à 4.773,27 points à 11h00 GMT après être revenu sous 4.700 points pour la première fois depuis le 29 mai. A Londres, le FTSE 100 cède 0,99% et à Francfort, le Dax recule de 1,38%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,61%, le FTSEurofirst 300 de 0,7% et le Stoxx 600 de 0,99% après avoir cédé jusqu'à 2,58% en début de matinée.
Ce mouvement de baisse généralisé s'accompagne d'une poussée de volatilité, l'indice mesurant celle de l'EuroStoxx ayant retrouvé son niveau du 22 avril, comme le VIX américain.
En Chine, la municipalité de Pékin a instauré de nouvelles mesures de restriction des déplacements dans une partie de la capitale après le recensement de 36 nouveaux cas d'infection par le coronavirus ces 24 dernières heures, le chiffre quotidien le plus élevé depuis fin mars.
Aux Etats-Unis, plusieurs Etats, de la Floride à la Californie, ont enregistré un nombre record de nouveaux cas ces trois derniers jours.
Cette hausse des nouvelles contaminations dans les deux premières économies mondiales "est venue rappeler que l'optimisme qui a tiré les marchés ces dernières semaines peut très vite se dissiper si l'espoir d'une reprise en V est balayé par les craintes d'un deuxième confinement", explique Marco Stoeckle, responsable de la recherche sur le crédit entreprises chez Commerzbank.
A ce facteur s'ajoute un indicateur économique décevant en Chine avec une croissance de 4,4% sur un an de la production industrielle en mai, après +3,9% en avril alors que le marché espérait mieux.
Ces éléments occultent largement les annonces de levées de mesure sanitaires ou de restriction des déplacements dans plusieurs pays européens, comme la France et l'Espagne.
L'évolution de la pandémie et les perspectives de reprise seront au menu de multiples rendez-vous au cours de la semaine qui débute, avec entre autres les auditions au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, mardi et mercredi, les réunions de la Banque du Japon, de la Banque d'Angleterre et de la Banque nationale suisse ou encore le Conseil européen de jeudi et vendredi.
VALEURS EN EUROPE
Le repli des actions européennes n'épargne aucun secteur et les pertes les plus lourdes continuent de toucher les secteurs cycliques comme les matières premières, dont l'indice Stoxx recule de 2,94%, le transport et le tourisme (-2,21%) ou les banques (-2,32%).
A Paris, BNP Paribas et Société générale perdent respectivement 3,02% et 3,25%, affectées par le repli général du secteur et un abaissement des recommandations de Barclays à "sous-pondérer".
Du côté des pétrolières, BP abandonne 3,79% après avoir déclaré que ses comptes du deuxième trimestre pourraient inclure 17,5 milliards de dollars (15,5 milliards d'euros) de charges de dépréciation après la révision à la baisse de ses prévisions de cours du pétrole et du gaz.
A la hausse, AstraZeneca prend 1,82%, profitant de l'accord conclu avec l'Allemagne, la France, l'Italie et les Pays-Bas sur la fourniture de 400 millions de doses de son vaccin, toujours en développement, contre le coronavirus.
TAUX
Les rendements obligataires de référence sont orientés à la baisse, conséquence du repli d'une partie des investisseurs vers les emprunts d'Etat face au regain de volatilité et de risque sur les actions.
Celui du Bund allemand à dix ans, en baisse pour la quatrième séance d'affilée, est revenu jusqu'à -0,47%, au plus bas depuis le 26 mai, et son équivalent américain retombe à 0,6691%.
CHANGES
Du côté des devises, l'aversion au risque favorise en premier lieu le yen comme le franc suisse, y compris face au dollar, qui se déprécie de 0,11% face à un panier de référence.
L'euro, autour de 1,1250, se dirige vers sa troisième séance consécutive de repli face au billet vert et il cède 0,14% face au yen à 120,66.
PÉTROLE
La crainte d'une nouvelle vague de contaminations par le coronavirus qui freinerait la reprise de la demande fait reculer le marché pétrolier.
Le Brent perd 1,16% à 38,28 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 2,21% à 35,46 dollars.
(Marc Angrand, avec Shreyashi Sanyal à Bangalore, édité par Blandine Hénault)