Le recyclage enzymatique prend forme
Grâce à la technologie de recyclage enzymatique du PET développée par Carbios, des échantillons de bouteilles en rPET de qualité alimentaire ont pu être fabriqués pour de grande marques de boissons et cosmétiques.
La technologie brevetée de recyclage enzymatique de Carbios poursuit son développement vers l’industrialisation à grande échelle. Les grandes firmes internationales composant le consortium avec Carbios - L’Oréal, Nestlé Waters, PepsiCo et Suntory Beverage & Food Europe – ont en effet présenté en première mondiale des échantillons de bouteilles en rPET de qualité alimentaire développés pour certaines de leurs marques phares comme Biotherm, Perrier, Pepsi Max et Orangina. Ces bouteilles représentent une étape majeure de validation de la technologie de Carbios par les membres du Consortium.
« Il s’agit d’une innovation qui pourrait fermer complètement la boucle du recyclage et l’approvisionnement en plastiques PET à l’échelle mondiale, afin qu’ils ne deviennent plus jamais des déchets », se félicite Jean Claude Lumaret, directeur général de Carbios.
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“ Cette annonce est l’aboutissement de près de dix années de recherche et développement menées par Carbios afin d’élaborer un procédé de recyclage innovant et d’optimiser une enzyme qui dans la nature participe normalement à la dégradation des plantes”, précise en outre un communiqué de la jeune pousse.
Les travaux de Carbios ont consisté à adapter cette enzyme afin qu’elle décompose le PET, quelle que soit sa couleur ou sa complexité, en ses différents constituants de base. L’enzyme optimisée « déconstruit » ainsi la chaîne de monomères du PET en acide téréphtalique et en éthylène glycol. Ces monomères peuvent ensuite être recombinés pour créer un nouveau polymère de rPET selon une boucle fermée. 97 % du plastique est « déconstruit » en 16 heures.
“Les enzymes sont fabriquées par notre partenaire Novozymes, n°1 mondial dans ce domaine. Nous dépolymérisons tout d’abord les déchets en PET en monomères sur notre unité pilote à Clermont-Ferrand.
Puis la polymérisation est prise en charge par un partenaire qui dispose d’un site pilote pour le PET. La matière nous a permis de valider plusieurs critères de qualité, de migration et de conformité à la règlementation”, précise Martin Stephan, directeur général délégué de Carbios.
Vers l’industrialisation
La prochaine étape pour l’entreprise de chimie verte est l’inauguration en septembre 2021, d’un démonstrateur industriel en France qui pourra produire jusqu’à 150000 tonnes de PET par an en partenariat avec Technip.
Une unité industrielle d’une capacité de 40 000 tonnes est quant à elle prévue pour 2025.
“Nous n’avons pas encore défini le pays. Plusieurs candidats se sont montrés intéressés. Nous étudions la question et pourrons nous positionner davantage au dernier trimestre 2021”, note M. Stephan.
Pour rappel, Carbios avait augmenté son capital de 114 millions d’euros en mai dernier pour préparer la mise en place de cette unité industrielle. “65 % de cette somme doit être utilisé au profit de cette unité”, détaille Matin Stephan.
Cette future usine consolidera le modèle d’affaires de la société à savoir la concession de licences d’exploitation de ses technologies et de vente d’enzymes. Les licenciés construiront alors leurs propres unités de production de PET recyclé sur le modèle du “Plug & Play”.