Le Qatar reconnait le savoir-faire français dans les transports publics
Un méga-contrat gagné. Le consortium comprenant les deux opérateurs français, Keolis et RATP Dev, vient de remporter un appel d’offre d’environ 3 milliards d’euros pour la maintenance et l’exploitation du métro de Doha et du tram de Lusail.
La signature officielle du contrat de RKH Qitarat – la co-entreprise de Hamad group (51%) et de RATP Dev et Keolis (49%) – n’est plus un secret de Polichinelle. Ce jeudi 7 décembre, la signature du précontrat a eu lieu à l’occasion d’une cérémonie officielle en présence du Président de la République, Emmanuel Macron et de l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. Qatar Rail, l’opérateur national de transport public, a choisi le consortium franco-qatari pour la maintenance et l’exploitation du réseau de métro de Doha, qui entrera en service le 31 octobre 2018 pour son premier tronçon et qui atteindra 80 kilomètres avant la Coupe du monde de football de 2022. Les rames sont fournies par les japonais Kinki Sharyo et Mitsubishi.
Un contrat qui comprend aussi le tramway de Lusail. Il entrera, quant à lui, en service pour sa première phase le 18 décembre 2018. Un réseau de 20 kilomètres construit pour un consortium comprenant Alstom et Vinci. Les rames seront d'ailleurs fournies par Alstom.
Le contrat signé aujourd’hui est prévu pour une durée de 20 ans et estimé à environ 3 milliards d’euros. Impossible d’en connaître la répartition…
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La signature définitive est prévue pour janvier 2018
Cet appel d’offre qui combinait en réalité deux contrats consacre une nouvelle fois le savoir-faire français dans le domaine de l’exploitation et de la maintenance pour le transport public. "Les autorités qataries avaient une exigence avec une échéance incontournable, la Coupe du monde de football de 2022, se réjouit Bernard Tabary, directeur exécutif international de Keolis. Elles ont compris après le succès de Systra que Keolis et RATP Dev avaient une expérience inégalée dans la gestion des métros automatiques et des tramways. Cela a un côté rassurant pour le client." La présence en Australie, en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et bien entendu en France sont des exemples de réussite pour les deux entreprises françaises.
Les Français ont gagné au nez et la barbe de l’allemand Arriva (groupe Deutsche Bahn), du chinois de Hong-Kong MTR, du britannique Serco, des japonais JR West et Mitsubishi et du français Transdev. "Et nous avions fait la démonstration de grands évènements - l’Euro 2016 en France, l’Open de Tennis de Melbourne, des grands prix de Formule 1,…. – de notre capacité à gérer une fréquentation exceptionnelle. Il y a une attente pour faire du réseau un vrai outil au moment de circonstances exceptionnelles", poursuit Bernard Tabary. Ce qui n’a pas empêché les Qataris de négocier durement pour obtenir le meilleur prix.
Si le précontrat vient d’être signé, les filiales de la SNCF et de la RATP avaient commencé à travailler dès le 1er novembre, car les délais sont très courts avant la mise en service des deux réseaux. La signature définitive devrait intervenir courant janvier 2018.
La même équipe pour l'appel à candidature du Charles-de-Gaulle express
Ce contrat est une excellente vitrine pour les deux entreprises. La filiale de la SNCF avait ciblé depuis un moment le Moyen-Orient comme zone de développement. C’est sa première implantation. Et la réussite de ce contrat facilitera sans doute le gain d’autres appels d’offres dans le futur. Et même s’il semble, selon certaines sources que l’appel d’offre Ryad qui est actuellement en cours soit plutôt mal parti. Un succès qui pourrait tomber dans l’escarcelle de son partenaire de Doha, RATP Dev. Associé au saoudien Saptco, il serait bien placé pour remporter le contrat pour exploiter pendant dix ans le futur métro automatique de la capitale saoudienne qui comportera six lignes pour un total de 180 kilomètres. Pour rappel, les deux entreprises associées dans Public Transport Company ont gagné un contrat pour la construction et l’exploitation d’un réseau de 1000 bus à partir de 2019 à Ryad.
Si les deux entreprises françaises restent discrètes sur leurs intentions de candidater ensemble à l’avenir, ce succès en appellera d’autres. Et peut-être pour le Charles-de-Gaulle express, ce train qui reliera la Gare de l’Est à l’aéroport de Roissy en 20 minutes. Là, les deux compères ont répondu ensemble pour l'appel à candidature contre le troisième larron français, Transdev.
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