Le Qatar quitte l'Opep sur fond de questions sur la production de pétrole
Le 3 décembre, le gouvernement du Qatar a annoncé qu'il quitterait en janvier 2019 l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). L'émirat souhaite se concentrer sur sa production de gaz naturel liquéfié. Cette décision intervient alors que d'autres pays de l'organisation ont augmenté leurs pompages pour compenser l'effet des sanctions américaines à l'encontre de l'Iran.
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\ 19h36
Mis à jour 03 Déc. 2018
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03 décembre 2018
Le lundi 3 décembre, le gouvernement du Qatar a annoncé sa décision de quitter l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette décision sera effective en janvier 2019, a déclaré Saad Al-Kaabi, ministre de l'Énergie de l'émirat. Il a précisé que le Qatar continuerait à produire du pétrole mais se concentrerait sur sa production de gaz, en tant que premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.
Le Qatar était membre de l'Opep depuis 1961. L'organisation, établie en 1960, compte 14 autres membres, dont l'Arabie saoudite, premier producteur mondial de pétrole. En juin 2017, l'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar sur fond de tensions diplomatiques.
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Production de pétrole en baisse en novembre
Cette décision du Qatar intervient dans un contexte de questions sur la production de pétrole. La production des pays de l'Opep a baissé en novembre mais reste abondante, l'Arabie saoudite et d'autres ayant répondu à l'appel de Donald Trump en augmentant leurs pompages afin de compenser l'effet des sanctions américaines à l'encontre de l'Iran.
Les 15 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont pompé 33,11 millions de barils par jour (bpj) en novembre, soit 160 000 bpj de moins qu'en octobre, mois marqué par la plus forte production du cartel depuis décembre 2016.
L'enquête confirme les signaux indiquant que la production de l'Opep se maintient à un niveau élevé malgré les sanctions imposées par les États-Unis à l'Iran. Sans surprise, l'Iran est le pays est dont la production a le plus baissé en novembre, devant l'Irak.
La hausse la plus importante est pour l'Arabie saoudite, dont l'offre a atteint un record à 11 millions de bpj. Les Émirats arabes unis ont également augmenté leurs pompages, répondant eux aussi à l'appel du président américain, qui souhaitait un effort de leur part afin d'empêcher les cours de monter. Les cours du brut ont reculé de plus de 20% en novembre en raison de craintes concernant la surabondance de l'offre mondiale.
Un accord entre l'Opep et la Russie pour une réduction limitée des pompages ?
Le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, devait rencontrer le 30 novembre son homologue saoudien à l'occasion du sommet du G20 de Buenos Aires, afin de discuter d'une réduction de la production en 2019, rapporte l'agence de presse russe RIA.
L'éventualité d'une réduction de la production dominera l'agenda de la réunion de l'Opep, jeudi 6 et vendredi 7 décembre à Vienne (Autriche).
"Les prix pourraient baisser fortement si l'Opep laissait la production inchangée", écrivent les analystes de Capital Markets, qui disent s'attendre à un accord entre l'Opep et la Russie pour une réduction limitée des pompages.
Stephen Brennock, courtier en pétrole chez PVM, a prédit pour sa part un accord en trompe-l'oeil. "La Russie et l'Arabie saoudite accepteront de réduire la production mais pas autant qu'il le faudrait pour empêcher un déséquilibre de l'offre début 2019", a-t-il dit.
Avec Reuters (Alex Lawler; Patrick Vignal pour le service français)