Le Président des Constructions Mécaniques de Normandie justifie l’emploi de main d’œuvre étrangère
Pierre Balmer, président des CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), explique que l’équation économique du contrat signé en septembre avec le Mozambique pour la fourniture de 30 navires l’oblige à faire appel à de la main d’œuvre moins chère que la main d’œuvre française.
"L’arrivée aux CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), dans le cadre de contrats de sous-traitance ou d’intérim, de main d’œuvre étrangère, provoque une émotion certaine." Ce sont les premières lignes du communiqué que Pierre Balmer, le président des CMN à Cherbourg (Manche), qui emploie 330 salariés, vient d’adresser à la presse mais aussi à la préfecture de la Manche et au cabinet d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
Dans ce communiqué dans lequel chaque mot a été pesé, Pierre Balmer entend répondre aux "différents articles parus dans la presse ces dernières semaines". Il s’en prend aussi à l’utilisation "politicienne" du sujet. Selon nos informations, il fait allusion à un communiqué du Front National, aux prises de position de la CGT des CMN et à un communiqué de la CFDT locale.
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Sans doute alertés par la CGT des CMN qui estime qu’il faut donner "la priorité à l’emploi local", plusieurs titres de la presse locale ont évoqué le recours à des ouvriers de Lituanie et de Roumanie pour le contrat avec le Mozambique signé en septembre 2013. Dans le cadre de ce contrat, 24 navires de pêche et six navires d’assistance sont à construire, explique Pierre Balmer, "dans une enveloppe financière et des délais très serrés".
"Diluer les coûts de main d’œuvre français dans des coûts de main d’œuvre moins élevés"
Explication : "Les CMN n’ont pas d’autres solutions que de recourir à des sociétés étrangères - dont les coûts de production sont très inférieurs aux coûts français - pour la réalisation d’une part significative des fabrications."
Interrogé vendredi 8 novembre par L'Usine Nouvelle, Pierre Balmer précise que "l’équation économique de ce contrat" le met dans l’obligation de "diluer les coûts de main d’œuvre français dans des coûts de main d’œuvre moins élevés". Il en va, souligne-t-il, de la "viabilité des CMN et de ses emplois français".
Pour L'Usine Nouvelle, il détaille l’organisation industrielle qu’il a mise en place pour ce contrat avec le Mozambique. Une partie de la fabrication est faite en Roumanie. Le reste est assuré par les CMN à Cherbourg avec en appoint environ 35 intérimaires (recrutés via une agence d’intérim française et une agence d’intérim roumaine) et une petite partie de sous-traitance au forfait avec la société lituanienne Litana. Selon nos informations, cette société a pignon sur rue en France. Elle fabrique d’ailleurs des éléments de frégates (Marine nationale) du groupe DCNS.
Pierre Balmer est surpris de l’émotion que suscite ce recours à des travailleurs étrangers. Dans son communiqué, il observe que "depuis plusieurs années, certains sites DCNS accueillent des personnels polonais, roumains ou lituaniens (…). D’autres travaux, par exemple sur les paquebots STX à Saint Nazaire (Loire-Atlantique) ou pour la base navale de Brest (Finistère) ont également été réalisés par ces personnels". Il a peut-être une explication qu’il livre à L'Usine Nouvelle : "Cet émoi vient sans doute du fait que nous n’avons pas l’habitude de procéder ainsi."
Claire Garnier
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