Le PLFSS fait hurler les industriels
La douche froide. Alors qu'ils croyaient en la bienveillance du gouvernement après les succès de la tenue du dernier Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) et du Comité stratégique de filière (CSF), les industriels du médicament espéraient ne pas être trop mis à contribution dans le cadre du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2014. Malgré un appel mi-septembre à une meilleure répartition des efforts entre tous les acteurs du système de santé et à éviter des mesures disproportionnées, cela n'aura pas suffi. Le gouvernement table désormais sur un déficit de 12,8 Mrds € du budget de la Sécurité sociale, contre 16,2 Mrds € en 2013. Or le tour de vis prévu cible particulièrement la branche maladie, la ministre de la Santé, Marisol Touraine évoquant même un « effort historique » avec un objectif de 2,9 Mrds € d'économies en 2014. Pour l'industrie pharmaceutique, cela passerait par des baisses de prix de 960 M€ selon le Leem (Les Entreprises du Médicament). Soit une sollicitation d'une « ampleur inédite » qui fait hurler le secteur. Lequel rappelle pourtant qu'il contribue déjà à hauteur de 56 % des économies quand il ne représente que 15 % des dépenses de santé. « Le PLFSS fait plus que jamais de l'industrie pharmaceutique la variable d'ajustement de l'assurance maladie. Il casse toute lisibilité à l'international et va entraver l'accès des Français aux innovations. Pour la qualité de la santé des assurés sociaux, il est une source d'inquiétude nouvelle, d'un niveau sans précédent », fustige le Leem qui entrevoit ainsi dans ces baisses de prix des risques d'« exportations parallèles » et de « ruptures d'approvisionnement », au détriment des patients français. La charge va même plus loin quand le Leem estime que « l'industrie pharmaceutique vit ce PLFSS comme un reniement du CSIS et du CSF de juillet, un reniement du rapport Gallois, et enfin comme un reniement des rapports récents préconisant un retour aux équilibres par des réformes structurantes et équitablement réparties ». Par ailleurs, le Leem semble circonspect par rapport à un projet ministériel de vente de médicaments à l'unité, même si il compte prendre part à toute concertation éventuelle sur ce sujet.