Le plan de relance de Fret SNCF déraille avant d’entrer en gare
Le gouvernement avait prévu de recapitaliser et de filialiser Fret SNCF pour relancer l’activité, il semble bien que ce projet ait du plomb dans l’aile. La direction de la SNCF envisage de sabrer dans les effectifs.
Le rapport Spinetta, boussole du gouvernement pour réformer le ferroviaire conseillait de recapitaliser Fret SNCF – endetté à hauteur de 4,3 milliards d’euros -, puis de la filialiser. Problème, il semble que l’Europe ne l’entende pas de cette oreille et qu’elle ait retoqué cette éventualité. La branche fret est considérée comme étant subventionnée par la SNCF. Du coup, le comité d’entreprise qui devait avoir lieu le 11 juillet pour annoncer la filialisation aux représentants du personnel a été ajourné, selon une source interne à l’entreprise. A priori, la SNCF préparerait une nouvelle version qui serait ensuite défendue à Bruxelles par le gouvernement.
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Mais alors que le gouvernement par la voix de son ministre de la Transition écologique martèle depuis plus d’un an que le fret ferroviaire est une priorité pour réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre en diminuant la part de la route dans le transport de marchandises, ces mauvaises nouvelles mettent à mal cette stratégie. Et un représentant syndical de s’inquiéter : "On est déjà dans une situation plus que morose. Maintenant, on peut craindre le pire."
Un équilibre en 2021
Une note confidentielle du 26 juin fait état précisément de 753 suppressions d’emplois sur un total de 5 550, soit14% des effectifs. Le but est de retrouver un équilibre avec une marge opérationnelle positive en 2021. Elle serait alors de 12 millions d’euros, contre un résultat négatif de -160 millions d’euros envisagé pour 2018, en partie imputable aux journées de grève.
En faisant à nouveau le choix du malthusianisme, la direction de la SNCF va à l’encontre des promesses gouvernementales. Un spécialiste du dossier annonce que l’on "va clairement se focaliser sur les trafics rentables. On va transporter encore moins de marchandises." A moins que la filiale VFLI, qui emploie des cheminots sans le statut, reprenne ces trafics…
Pire encore, la suppression de 14% des effectifs ne pourra se faire selon certaines sources uniquement par le non remplacement des départs à la retraite. Autre sujet d’inquiétude pour les cheminots…
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