Le plan de la filière soja française pour (enfin) réduire sa dépendance aux importations

Afin de réduire sa dépendance aux importations, la filière soja française compte sur les effets de sa charte, lancée en 2018, ainsi que des primes aux producteurs. La démarche a été présentée au Salon international de l’agriculture.

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Le plan de la filière soja française pour (enfin) réduire sa dépendance aux importations
Terres Univia et Bleu-Blanc-Cœur ont présenté, le 26 février, les nouveaux objectifs de la filière soja au salon de l'agriculture.

Les professionnels français des protéagineux ne désespèrent pas de relancer la filière soja. Au salon international de l’agriculture, l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia a annoncé son intention d’atteindre un seuil de 250 000 hectares (ha) de soja cultivés en 2025. "La France produit un dixième de ses besoins. Le cap de 250 000 ha correspond à une convergence entre les acteurs de la filière, producteurs et transformateurs, et permettra de développer la culture en-dehors des bassins traditionnels", précise Françoise Labalette, responsable du pôle amont de Terres Univia. L’enjeu : davantage d’indépendance.

"Le danger pour notre agriculture n'est pas la concurrence des fruits espagnols. C'est le fait que notre bétail soit nourri au soja OGM importé et que le prix de nos volailles en dépende. Le danger n’est pas en Europe mais dans notre dépendance à l’égard d’autres puissances", a lancé, samedi 23 février, le président de la République Emmanuel Macron lors de l’ouverture du salon, citant notamment l’augmentation continue de la demande chinoise en soja. "On commence seulement à avoir une décorrélation partielle entre les prix d’un soja non-OGM français et un soja importé OGM", observe Françoise Labalette.

Les surfaces françaises s’élevaient en 2018 à 154 000 ha, pour une production de 400 000 tonnes de graines. 4,3 Mt de graines sont consommées chaque année. 3,5 Mt de tourteaux de soja sont par ailleurs importés chaque année, dont 450 000 tonnes non-OGM. L’objectif de la filière est de substituer cette part par des approvisionnements locaux en 2025.

L’origine France contrôlée

Les injonctions ne suffisant pas, Terres Univia dispose, avec l’association Bleu-Blanc Cœur, qui regroupe des industriels, éleveurs et acteurs de la santé, d’une botte secrète, la charte Soja de France, lancée en avril 2018. 40 000 tonnes ont été chartées lors de la dernière campagne. "On ne peut pas produire du soja en France au coût du soja indien. Mais nous sommes bons en agronomie ! Le sourcing de qualité va pouvoir tirer la production de tourteaux", veut croire Françoise Labalette.

Les signataires de la charte s’engagent à produire et à effectuer la première transformation des graines en France, en assurant la traçabilité des produits (ingrédients au soja, huiles, graines extrudées…) Les semences doivent être d’origine française, ou certifiées dans l’Union européenne en cas de pénurie. Le transport de la production doit s’effectuer dans des contenants séparés du soja n’étant pas charté. L’application de produits phytosanitaires est "limitée". Les collecteurs vérifient le caractère non-OGM des graines.

Une rémunération supérieure

Pour convaincre davantage d’agriculteurs, Terres Univia et Bleu-Blanc-Cœur misent sur l’attractivité du travail sous charte Soja de France : des primes seront proposés, à 15 euros par tonne supplémentaires, en moyenne, par rapport à du soja produit sans charte, pour les producteurs. En mai, les acteurs de la filière s’attaqueront à la relance des autres protéagineux (pois, féverole) : on ne recense que 3,5 à 4% de légumineuses dans l’assolement français, contre 12% au Canada. Des plans d’actions seront définis et s’inscriront dans le plan protéines européen.

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