Le plan d'action Bioéconomie dévoilé au SIA
À l'occasion du Salon international de l'agriculture (SIA), Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, a présenté lundi 26 février un plan d'action Bioéconomie. Il fait suite à la Stratégie Nationale de la Bioéconomie (SNBE) qui avait été préparée par le précédent gouvernement.
Ce plan d'action a été élaboré dans le prolongement des Etats généraux de l’alimentation, en particulier dans le cadre de l'atelier 3 « Développer la bioéconomie et l'économie circulaire ». Il se décline en une cinquantaine de mesures concrètes structurées autour de cinq axes :
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- améliorer la connaissance,
- promouvoir la bioéconomie auprès du grand public,
- créer les conditions d'une rencontre de l'offre et de la demande, produire,
- mobiliser et transformer durablement les bioressources,
- lever les freins et mobiliser les financements.
Par ailleurs, ce plan d'action va se décliner de manière opérationnelle sur le territoire français sur 2018, 2019 et 2020. C’est volontairement qu’il se focalisera en 2018, sur la partie non alimentaire de la bioéconomie, sachant que la valorisation alimentaire de la biomasse fait déjà l'objet de politiques spéci?ques.
Vers un label reconnu « produit biosourcé »
Pour illustrer ce plan, le communiqué du ministère cite quelques priorités. A commencer par la mise en place d’un label reconnu « produit biosourcé » ou la prise en compte du caractère biosourcé des produits dans les marchés publics qui devraient permettre par exemple de diffuser plus largement la mobilisation du bois, du béton de chanvre ou des isolants en fibres végétales dans la construction. Les jeux olympiques 2024 pourraient être l’occasion de mettre en avant ces filières d’excellence et d’avenir, par exemple, par l’utilisation de ces matériaux pour la construction du village olympique.
Une sollicitation des milieux aquatiques
La valorisation des bioressources issues des milieux aquatiques, marins et eaux douces (pêche, aquaculture durable, macro et micro-algues…) est aussi mise en exergue. Et pour cause, avec 11 millions de km2 d'espace marin, la France se classe en deuxième position dans le monde derrière les Etats-Unis.
Le ministère a également cité parmi les priorités la production d’énergies renouvelables à travers la production d’électricité, de biocarburants, ou de biogaz qui représentent des compléments de revenu pour plus de 50 000 exploitants agricoles. Pour poursuivre cette dynamique, Stéphane Travert a confirmé la mise en place d’un fonds de prêts sans garantie en faveur de la méthanisation agricole à hauteur de 100 millions d’euros dans le cadre du volet agricole du Grand Plan d’investissement.
« La bioéconomie doit permettre de passer d’une économie fondée sur des ressources fossiles à une économie compétitive et durable fondée sur du carbone renouvelable. Elle positionne les filières agricoles, forestières, aquacoles et pêche comme des acteurs incontournables de la transition vers une économie décarbonée. Son développement est l'occasion de rappeler que les agriculteurs, les forestiers, les pêcheurs nous nourrissent mais qu’ils peuvent aussi nous chauffer, nous vêtir, nous fournir de l’électricité et des matériaux ! » a commenté Stéphane Travert.
Une stratégie en cohérence
Enfin, le ministère a tenu à rappeler que la stratégie française bioéconomie est cohérente avec les nombreuses autres stratégies nationales en lien avec la production de bioressources, leur mobilisation, leur utilisation et les enjeux environnementaux : plan protéines végétales, projet agroécologique pour la France, stratégie nationale bas carbone, stratégie nationale de mobilisation de la biomasse et schémas régionaux biomasse, feuille de route pour l’économie circulaire, stratégie nationale pour la biodiversité, programmation pluriannuelle de l’énergie, programme 4 pour 1000, programme national de la forêt et du bois, convention sur la diversité biologique, stratégie nationale pour la mer et le littoral...