Le photovoltaïque à concentration d'Insolight reçoit 10 millions d'euros pour monter une ligne pilote
Le photovoltaïque à concentration de la start-up suisse Insolight a le vent en poupe. Le 4 septembre, le projet Hiperion a reçu un financement de 10,6 millions d’euros de la part de l’Union européenne. L’objectif est de développer, d’ici quatre ans, une ligne d’assemblage pilote à Neuchâtel (Suisse) pour mettre sur le marché les panneaux d'Insolight
Insolight annonçait en février dernier avoir développé des modules photovoltaïques à concentration ayant un rendement de 29%. La start-up suisse déclarait alors être à la recherche de partenaires industriels pour lancer la production. C’est chose faite : le 4 septembre, le projet Hiperion a reçu un financement de 10,6 millions d’euros de la part de l’Union Européenne. L’objectif est de développer, d’ici quatre ans, une ligne d’assemblage pilote pour mettre sur le marché les panneaux d’Insolight. L’entreprise issue de l’Ecole polytechnique de Lausanne fait partie du consortium de 16 partenaires mis en place pour mener à bien le projet sous la coordination du Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM). Celui-ci accueillera en son sein la ligne d'assemblage à Neufchâtel (Suisse).
« L’objectif principal d’Hiperion est d’intensifier la production de la technologie d’Insolight en montrant aux constructeurs de panneaux solaires comment ils peuvent adapter leurs lignes de production existantes », indique le CSEM dans un communiqué. « Nous allons également continuer à démontrer la performance et la fiabilité de notre innovation à travers des tests de qualification et plusieurs sites commerciaux pilotes à travers l’Europe », précise Laurent Coulot, le président directeur général d’Insolight, dans le communiqué.
La résurrection d'une technologie vaincue par le silicium ?
Avec un rendement de 29%, les panneaux photovoltaïques d’Insolight dépassent les performances des panneaux standards dont le rendement se situe autour de 20%. Ils sont composés de plusieurs cellules triple-jonction de 1 mm² - achetées auprès d’un fournisseur européen- sur lesquelles la lumière du soleil est concentrée grâce à un dispositif optique. La start-up a développé ce système optique ainsi qu'un mécanisme pour suivre la course du soleil grâce à un déplacement latéral de seulement quelques millimètres par jour. C'est la technologie de concentration d'Insolight qui permet de se contenter d'un si faible déplacement, alors que les systèmes photovoltaïques à concentration demandent généralement des mouvements rotatifs bien plus importants.
Reste à savoir si la technologie d'Insolight suffira à ressusciter le photovoltaïque à concentration. Ce dernier avait suscité un certain engouement à la fin des années 2000 avec la création de nombreuses start-up. Mais la chute phénoménale des prix des classiques panneaux solaires en silicium dans les années suivantes a brisé cet élan et le photovoltaïque à concentration a quasiment disparu, entraînant la plupart de ces start-up dans sa chute. Le français Soitec, qui s'était diversifié dans le solaire à concentration, avait ainsi dû se débarrasser de cette activité en janvier 2015 après y avoir investi 400 millions d'euros.
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