Le patron de D.Bank voit de nombreux avantages à une fusion

par Tom Sims et Andreas Framke
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Le patron de D.Bank voit de nombreux avantages à une fusion
Le président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing, est persuadé du bien-fondé d'une fusion avec Commerzbank, a dit à Reuters une personne ayant une connaissance directe de sa réflexion. /Photo d'archives/REUTERS/Kai Pfaffenbach

FRANCFORT (Reuters) - Le président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing, est persuadé du bien-fondé d'une fusion avec Commerzbank, a dit à Reuters une personne ayant une connaissance directe de sa réflexion.

L'action Deutsche Bank reculait de 4,11% à 7,43 euros et le titre Commerzbank perdait 3,27% à 7,02 euros vers 14h40 GMT à la Bourse de Francfort, contre un repli de 1,36% pour l'indice du secteur des banques en Europe.

D'après une autre source proche de Christian Sewing, la première banque d'Allemagne n'aurait pas engagé de discussions avec sa concurrente si elle pensait qu'une fusion ne pouvait aboutir.

Les deux groupes ont confirmé dimanche avoir engagé des pourparlers sur le sujet.

La position du patron de Deutsche Bank pourrait le placer en opposition avec les syndicats, qui craignent des dizaines de milliers de suppressions d'emplois en cas de mariage entre les deux plus grandes banques d'Allemagne, et avec certains investisseurs sceptiques.

Une réunion du conseil de surveillance de Deutsche Bank, où siègent des représentants du personnel, est prévue ce jeudi.

Christian Sewing perçoit de nombreux avantages dans une fusion, notamment en termes de domination "claire" sur le marché allemand, d'échelle et de partage des coûts technologiques, a dit la première source.

Le président du directoire de Deutsche Bank pense aussi qu'une entité fusionnée améliorerait ses coûts de financement, a poursuivi cette personne, selon laquelle des emplois seront supprimés avec ou sans fusion.

CHANGEMENT DE POSITION

Cette position marque un changement chez Christian Sewing, qui avait dit en janvier se fixer pour priorité le redressement du groupe avant tout autre projet.

Elle contraste également avec le ton neutre adopté dans une lettre adressée dimanche aux employés de Deutsche Bank et Commerzbank, après que les deux établissements ont confirmé discuter d'une fusion. Christian Sewing avait alors prévenu que de nombreux facteurs pourraient empêcher ce rapprochement.

Deutsche Bank et Commerzbank ont refusé de s'exprimer sur le sujet jeudi.

Le syndicat Verdi, qui siège au conseil de surveillance des deux banques, s'oppose à ce projet, dont il craint qu'il entraîne à long terme la suppression de 30.000 emplois.

Les deux banques emploient au total 140.000 personnes à travers le monde.

Verdi n'était pas disponible dans l'immédiat pour répondre à une demande de commentaire.

Au moins trois des principaux actionnaires de Deutsche Bank ont également émis des réserves, selon trois sources au fait du dossier.

Deux de ces actionnaires attendent des précisions de Christian Sewing lors de la réunion du conseil de surveillance de ce jeudi, ont indiqué deux sources.

L'agence de notation Moody's a déclaré cette semaine qu'un rapprochement dans l'immédiat entre Deutsche Bank et Commerzbank pourrait permettre à la nouvelle entité d'accroître son bénéfice, mais celui-ci resterait à la traîne de ses grands concurrents mondiaux, tandis que le chantier de la restructuration prendrait du retard.

"Nous considérons que les obstacles à la mise en oeuvre d'une telle opération sont très importants", écrit Moody's.

RISQUE SYSTÉMIQUE

Certains responsables politiques allemands plaident pour une fusion des deux établissements afin de créer un champion national susceptible de concurrencer les banques américaines et chinoises.

Les autorités européennes de supervision du secteur ont cependant déclaré jeudi que les banques candidates à une fusion devaient s'assurer qu'elles ne constituent pas un risque systémique en cas de faillite.

"Si une banque devient trop grande, complexe ou interconnectée (...), elle doit disposer de fonds propres supplémentaires", a déclaré Andrea Enria, le président du conseil de surveillance de la BCE, en réponse à une question devant le Parlement européen sur un possible rapprochement entre Deutsche Bank et Commerzbank.

Pour John McFarlane, président de Barclays, plus de dix ans après la financière de 2008, les banques européennes restent relativement faibles comparées à leurs homologues américaines et il leur faudra du temps pour se redresser.

"Même si on parvient à une consolidation en Europe, prenons le cas de Deutsche Bank si le projet aboutit, cela représentera toujours moins de 10% de la capitalisation boursière de JPMorgan et le groupe sera toujours plus petit que Royal Bank of Scotland (RBS)", a-t-il déclaré.

(avec Hans Seidenstuecker à Francfort et Huw Jones à Londres; Bertrand Boucey, Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

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