Le numérique, atout de performance pour les industriels aussi
Lundi 26 novembre, à l’occasion de son Big Tent Paris, Google invite à la discussion sur le thème "croissance, une révolution numérique, sinon rien." L’occasion pour Cap Gemini de présenter une étude qui montre qu’une entreprise passée au numérique est plus performante que les autres.
Google organise aujourd’hui 26 novembre, une journée de discussion sur le thème "Croissance : une révolution numérique, sinon rien". A cette occasion, il n’a pas hésité à inviter pour des discussions qui promettent d’être animées, des tenants de tous les points de vue sur le sujet. Une des tables rondes interroge tout net : "l’industrie européenne sera-t-elle sauvée par le numérique ?". Et pour débattre, le président du Syntec numérique Guy Mamou-Mani côtoiera entre autres Christian Mathorel, Secrétaire Fédéral CGT en charge de la politique revendicative chez France Télécom… Et pour pimenter ce débat, Patrick Ferraris, vice-président chez Cap Gemini partagera avec eux les résultats de son étude sur le lien entre la maturité numérique des entreprises et leur performance.
Des entreprises aux performances 50% plus élevées
Selon cette dernière, les entreprises avec une maturité numérique avancée sont plus performantes de 26% que la moyenne de leur secteur. Et celles qui n’ont pas entamé leur mutation sont 24% moins performantes !… Pas de lien de cause à effet pour autant entre la politique numérique et la performance des entreprises. Mais ce simple constat d’une différence de performance de 50% a étonné même les auteurs de l’étude et donne à réfléchir. Pour faire cette analyse, Cap Gemini a recueilli avec le MIT Center for Digital Business, les données de 400 grandes entreprises internationales (plus d’un milliard de dollars de chiffre d'affaires) et s’est entretenu directement avec leurs patrons. Par "digital", l’étude entend web, mobile, médias sociaux, analyse de données et objets connectés, et non informatique d’entreprise classique.
Sans surprise, la high-tech, les télécoms, la distribution et la banque sont plutôt en avance. Alors que l’industrie traditionnelle trouve plutôt sa place dans la catégorie des entreprises "débutantes", qui n’ont pas encore pris de virage numérique. Plus étonnant, en revanche, les différences de maturité numérique sont plus sectorielles que géographiques. Les entreprises nord-américaines ne sont pas beaucoup plus avancées que les européennes. Et dans l’Union, le Nord ne prend pas toujours le pas sur le Sud. "Et il est essentiel de souligner que chaque secteur a ses champions numériques, même l’industrie traditionnelle, insiste Patrick Ferraris. C’est le cas par exemple du géant chilien du cuivre Codelco." Dans quatre de ses mines, l’industriel dispose de camions sans conducteurs, pilote les travaux à distance, partage l’information en temps réel, etc. Des dispositifs mis en place par sa filiale Codelco Digital créée en 2006.
Des objets connectés pour doper les industriels
Si dans la grande distribution, digital rime avec réseaux sociaux, dans l’industrie cela passe en effet plus souvent par les objets connectés et l’industrialisation des processus opérationnels. "L’an dernier, nous avions aussi identifié un fabricant de peinture qui pilote ses usines à distance, automatise la maintenance de ses machines, etc., raconte Patrick Ferraris." Bien sûr, on trouve aussi des géants comme Nike qui, eux, ont opéré une transformation en profondeur, plus globale. Elle touche aussi bien leur supply chain que le lien avec les consommateurs en 2.0. C’est ainsi via les réseaux sociaux que l’Américain propose à ses clients de dessiner une paire de chaussures complètement personnalisée. Mais il a aussi revu tout le processus qui lui permet d’en commander la fabrication chez ses sous-traitants et de les livrer le plus vite possible,.
Les champions du numérique identifiés par Cap Gemini ont à la fois défini une stratégie, et déployé les moyens pour la mettre en œuvre. Sans qu’il n’y ait de recette miracle, l’étude a néanmoins identifié un ADN commun à toutes ces entreprises, quel que soit leur secteur d’activité. Elles ont pour commencer, une vision, une stratégie numérique, affirmée au plus haut niveau par leur comité exécutif. Elles ont ensuite, en général, décliné trois démarches pratiques pour accompagner cette stratégie : une gouvernance idoine pour réagir plus vite et de façon plus transverse dans l’entreprise ; un programme de développement de compétences numériques dans toute l’entreprise et des relations très performantes avec l’informatique, colonne vertébrale de l’ensemble.
Enfin, comme le rappelle l’étude, il peut être assez simple et rapide pour une entreprise d’entrer dans le numérique (sur les réseaux sociaux par exemple, ou sur le Web, tout simplement). Mais une vraie stratégie numérique globale est un effort de long terme. Un géant comme Nike y travaille depuis plusieurs années déjà.
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