Le nouveau campus de CentraleSupélec à Saclay mise sur les échanges
Les premiers étudiants de CentraleSupélec sont attendus ce 11 septembre dans le nouveau campus de l’école à Saclay. Le parti-pris architectural veut favoriser les échanges, avec des espaces très ouverts, et a privilégié la modularité pour faire face à l’évolution des enseignements. En s’installant à Saclay la grande école se rapproche aussi d’autres grandes écoles, de l’université Paris-Sud et de nombreux centres de recherche publics ou privés.
Les ouvriers sont encore à l’œuvre pour mettre la dernière main aux finitions du nouveau campus de CentraleSupélec, l’école d’ingénieur issue de la fusion entre Centrale Paris et Supélec. Il y a urgence : cet ensemble de plus de 73 000 m2 basé à Gif-sur-Yvette (Essonnes), au cœur de la future université Paris-Saclay, doit accueillir ses premiers étudiants le 11 septembre. « Je suis confiant : le chantier est dans les temps et dans le budget », annonce Hervé Biausser, directeur général de CentraleSupélec. Le campus pourrait être officiellement inauguré par le président Macron dans les semaines qui viennent. Ce chantier de 250 millions d’euros, en grande partie financé par l’Etat, est à la mesure de la nouvelle entité : 4200 étudiants, dont 3500 élèves ingénieurs, et 400 enseignants chercheurs vont y travailler. Le nouveau campus –au design ultra contemporain- est composé de deux corps de bâtiments, le « Gustave Eiffel » d’un côté, d’une surface de 48 000 m2, qui a été conçu par l’agence néerlandaise OMA et le bâtiment « Francis Bouygues » (deux anciens élèves) de l’autre, dessiné par l’architecte suisse Gigon Guyer. Ces nouveaux bâtiments jouxteront l’ancien campus principal de Supélec, le bâtiment Bréguet, qui date de 1974 et dont la rénovation est en projet. Quant au campus historique de Centrale Paris à Châtenay-Malabry, il a fermé ses portes en juillet dernier.
Les laboratoire et l'enseignement réunis sous le même toit
L’un des enjeux architecturaux de ce nouvel équipement est de créer des courants d’échanges entre les populations qui vont y cohabiter : chercheurs, porteurs de projets innovants, entreprises et doctorants, enseignants, et naturellement, les élèves. Une grande diagonale traversant tout le bâtiment Eiffel symbolise cette ambition. On est effectivement loin de la conception voulue dans les années 60 à Châtenay-Malabry, faite de petits bâtiments séparés les uns des autres. Là, deux monumentales bâtisses rectangulaires regroupent toutes les compétences des deux écoles, avec un prisme plus labo-expérimental dans le bâtiment « Gustave Eiffel », tandis que le bâtiment « Françis Bouygues » sera plus orienté simulation-modélisation. Le monde des labos et celui de l’enseignement sont désormais réunis sous un même toit, ce qui n’était pas le cas à Châtenay-Malabry. L’un des partis pris est de favoriser la communication et les croisements entre différents publics, et les bâtiments sont donc truffés d’espaces ouverts. De même, la modularité des espaces a été privilégiée, « car on ne sait pas ce qui sera enseigné ici dans 20 ans », souligne Hervé Biausser. Il fallait également renforcer la proximité avec le monde de l’entreprise. Près de 200 entreprises seront présentes sur le campus au travers de programmes de formation continue, de soutien à des projets doctorants, ou tout simplement de promotion vis à vis des élèves ingénieurs. Le bâtiment « Francis Bouygues » a fait l’objet d’un partenariat public-privé, et plus de 5200 mécènes et donateurs ont participé au financement du campus, pour environ 25 millions d’euros. Par ailleurs, un incubateur, d’une capacité de 30 start-ups, a démarré ses activités, renforcé par une zone FabLab ouverte à tout porteur de projet innovant, qu’il soit élève ou enseignant.
première promotion commune rentrée 2018
La fusion entre Centrale Paris et Supélec est naturellement au cœur de ce projet. « Dès 2009, quand la décision de fusionner a été prise, le déménagement allait de soi », rappelle Hervé Biausser. Huit ans plus tard, cette fusion prend corps puisque la dernière promotion « séparée », celle de 2017-2020, fera son entrée dans le nouveau campus. Mais dès la rentrée 2018, la première promotion « fusionnée » (millésime 2021) entamera le nouveau cursus commun, validé par un diplôme unique. La configuration définitive de ce cursus a été votée par le conseil d’administration en juin dernier. Du fait de la complémentarité entre Centrale et Supélec, il proposera toutes les spécialités de l’ingénieur, génie mécanique, mathématiques, informatique, électronique, etc. Par ailleurs, ce cursus sera organisé en modules de 8 semaines chacun. Reste une autre pierre à ajouter à l’édifice : l’insertion du nouveau campus dans le projet Paris-Saclay. Les dirigeants de CentraleSupélec se disent de fervents défenseurs de ce projet même si depuis le printemps, ils ont décidés de ne pas s’intégrer plus fortement dans un grand ensemble unifié. L’école participe en tout cas aux écoles doctorales unifiées qui ont été créées en 2015, ou à l’offre de Master de Paris-Saclay. « C’est un chantier compliqué car il faut arriver à marier des cultures d’écoles tellement différentes », explique le patron de CentraleSupélec. La nouvelle école jouera en tout cas la carte du partenariat avec ses voisines : dès 2019, le nouveau campus de l’ex-ENS-Cahan doit ouvrir ses portes en face de CentraleSupélec. Par ailleurs, cette dernière poursuivra ses collaborations avec Agro ParisTech, le CEA, l’Inserm et le CNRS, tous présents à Paris-Saclay.
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