Le monde doit sacrifier 35 % de son pétrole, 52 % de son gaz et 88 % de son charbon pour sauver le climat
Pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C en 2050, une large partie des énergies fossiles actuellement exploitables ne devraient pas être extraites du sous-sol. Mais tous les pays ne sont pas égaux face à cette hypothétique contrainte.
A lire l’étude de Christophe McGlade et Paul Ekins, de l'University College London, parue dans la revue scientifique Nature, on pourrait se dire que le combat pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 °C est perdu d’avance. Les deux chercheurs se sont basés sur les dernières données du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui indiquent que l’humanité ne peut pas se permettre de dégager plus de 1 000 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. Or les réserves d’énergies fossiles techniquement exploitables aujourd’hui représentent 2 900 milliards de tonnes de CO2. Forts de ces données, les deux universitaires ont calculé à quelles ressources il faut renoncer.
Les deux hommes ont développé un modèle économique basé sur les modes d’extraction, la distance entre les lieux de production et les lieux de consommation, les usages de l’énergie, etc… Et à ce jeu, tous les pays du monde ne sont pas égaux (voir tableau ci-dessous). Ainsi, le Moyen-Orient devra laisser 99 % de son charbon dans son sous-sol, le Canada devrait renoncer à 75 % de son pétrole, le bloc russe devrait faire une croix sur 59 % de son gaz. Au global, le monde devrait laisser sous terre 35 % de son pétrole, 52 % de son gaz et 88 % de son charbon.
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Une ambition qui semble bien peu vraisemblable, quand on sait que pour nombre de pays les énergies fossiles sont une source majeure, voire essentielle, de revenus. Les auteurs de l’étude ont pris un scénario où seraient employées massivement des technologies de capture du carbone (qui sont encore aujourd’hui non matures et très onéreuses). Ils constatent que cela n’influerait que marginalement ces pourcentages.
Ludovic Dupin
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