« Le modèle économique des satellites en orbite basse n'est pas encore validé », selon Jacques Rames d'AlixPartners
Directeur de l'activité télécoms du cabinet AlixPartners, Jacques Rames décrypte pour L'Usine Nouvelle les enjeux des nouveaux acteurs du marché du satellite. Il rappelle qu'au-delà de la maîtrise technologique qui requiert plusieurs millions d'euros, la concurrence et le succès de ces projets ambitieux se fera aussi dans la maîtrise de la relation commerciale avec le client final. C'est peut-être là que se trouve la véritable disruption qui menace les opérateurs historiques.
L’Usine Nouvelle. – Les nouveaux entrants sur le marché des satellites peuvent-ils concurrencer les sociétés historiques du secteur ?
Jacques Rames. – Il s’agit de deux marchés très distincts. D’un côté, ceux que vous appelez les historiques. Ce sont des acteurs le plus souvent continentaux qui exploitent des satellites géostationnaires. Leur cœur de métier est de fournir de la capacité pour des flux vidéo. Certes, le marché de la vidéo est en baisse, mais il continue à représenter 60 à 65% des revenus de ces acteurs.
Par ailleurs, émergent des besoins pour la mobilité, que ce soit pour le transport aérien ou maritime. Pour les opérateurs historiques, le Covid a eu un impact négatif, car sur ce segment, le business a reculé très fortement, notamment dans l’aérien.
La nouveauté relative est ce qu’on appelle le broadband, qui désigne la fourniture d’accès et de services à large bande, là où les opérateurs télécoms traditionnels ne peuvent pas aller par des connexions terrestres, pour des raisons économiques ou géographiques. Sur ce marché, est apparue une rupture technologique avec de nouveaux acteurs comme Starlink ou OneWeb, les deux acteurs les plus avancés, ou Kuiper d’Amazon qui prévoit également de se positionner sur ce secteur.
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