Le ministre des Finances de la Bavière critique la BCE

BERLIN (Reuters) - Le ministre des Finances du Land de Bavière a porté ce week-end une attaque d'une rare violence contre la Banque centrale européenne, en l'accusant de menacer la stabilité financière de la zone euro et de se livrer à une "expropriation silencieuse" de l'épargne des Allemands.

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La BCE a réduit début novembre son taux directeur d'un quart de point, à un plus bas historique de 0,25%, au risque de raviver l'inflation en Allemagne où la croissance est plus robuste que dans les autres pays de la zone euro.

Dans une tribune publiée par le magazine Focus, Markus Söder, membre de l'Union chrétienne-sociale (CSU) - l'aile bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel - juge que cette mesure aura de "graves conséquences".

"La politique de taux d'intérêt bas peut devenir l'un des principaux problèmes financiers dans la zone euro", prédit-il.

"Cela revient à prescrire un antidouleur de courte durée alors qu'il faut une thérapie de long terme pour avancer vers un ordre financier stable".

Certains responsables de la BCE ont évoqué d'autres mesures possibles telles que l'instauration d'un taux de dépôt négatif pour les banques, qui auraient ainsi à payer pour laisser dormir leur argent à la banque centrale plutôt que de le prêter, voire de faire tourner la planche à billets pour racheter des actifs sur le modèle de ce qui se fait aux Etats-Unis ou en Angleterre.

Dans un pays qui n'a pas oublié l'hyperinflation des années 1920, nombre d'Allemands redoutent un retour de l'inflation mais en général la classe politique s'abstient de commenter les décisions de la BCE par respect pour son indépendance.

Le taux d'inflation en Allemagne a accéléré à 1,3% en novembre, tout en restant à bonne distance de l'objectif de près de 2% de la BCE.

Dans sa tribune, Markus Söder estime que la BCE cherche à aider les membres les plus faibles de la zone euro mais constate que l'épargnant allemand en "paie la facture."

"L'expropriation silencieuse des épargnants ne doit plus être admise", écrit-il, en ajoutant que l'argent pas cher est lui-même porteur de risques.

"Comme les dépôts sûrs ne rapporteront plus, les capitaux seront réorientés vers des investissements à risque avec la menace de bulles futures", argumente-t-il.

"En conséquence, une nouvelle crise financière menacera au moment où les taux d'intérêt repartiront à la hausse."

Madeline Chambers, Véronique Tison pour le service français

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