Le Midest à l'heure de l'Usine du futur
L’usine du futur était le thème phare de cette troisième journée du Midest, le salon international de la sous-traitance qui se tient du 17 au 20 novembre au Parc des expositions de Paris Nord-Villepinte. Au-delà des nombreuses conférences et tables rondes organisées sur ce thème, la Fédération des industries mécaniques (FIM) a choisi le salon pour lancer officiellement son Guide pratique de l’usine du futur.
Au Midest 2015- Crédits Patrice Desmet
Journée spéciale "Usine du futur" sur le Midest. La Fédération des industries mécaniques (FIM) avait d'ailleurs choisi le salon international de la sous-traitance pour le lancement officiel de son Guide pratique de l’usine du futur. "Le premier outil mis à disposition des chefs d’entreprises français pour leur faire comprendre les enjeux de demain", selon Jérôme Frantz, le Président de la FIM. Et il y avait urgence de communiquer auprès des patrons, en particulier des patrons de PME.
"Lorsqu’Arnaud Montebourg avait lancé le programme Usine du futur il y a deux ans, les grands groupes s’étaient immédiatement emparés du sujet, mais pas les PME qui représentent pourtant 95 % des entreprises industrielles, poursuit Jérôme Frantz. Il fallait à tout prix éviter de les laisser en arrière".
D’où la création de ce guide pratique, qui permettra aux patrons de PME de comprendre les nouveaux enjeux économiques, technologiques, organisationnels, sociétaux et environnementaux auxquels ils doivent se préparer.
Tourné vers l’avenir
Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de mettre en avant des principes comme la robotisation ou l’automatisation, qui font déjà partie du paysage industriel et constituent la précédente révolution. "Préparer l’usine du futur, c’est comprendre que la bataille pour la compétitivité ne se fera plus sur les coûts de production, mais sur l’innovation, la qualité, la personnalisation et les services associés aux produits, indique Philippe Contet, directeur innovation et technologies de la FIM. Il faut passer d’un marketing produit à un marketing client".
Changement de paradigme
Illustration de cette nouvelle manière d’envisager les relations clients avec la société Redex, fabricant de réducteurs basé à Ferrières-en-Gâtinais, dans le Loiret. "Nos réducteurs sont devenus des objets connectés, expose Bruno Grandjean, président du directoire de cette entreprise de 350 salariés qui réalise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Quand vous vendez des produits prévus pour durer une dizaine d’années, cela signifie que vous ne voyez pas le client pendant dix ans, et passé ce délai il est difficile de recréer du lien. Aujourd’hui, nous ne vendons pas plus cher nos produits, mais grâce aux technologies numériques qu’ils embarquent nous gardons une relation permanente avec nos clients".
Pour des industriels plus offensifs
Au final, ce guide pratique de l’usine du futur, c’est l’occasion pour les patrons de PME de rester dans la course. Voire de gagner un coup d’avance sur leurs concurrents étrangers, comme l’espère Jérôme Frantz, qui voit dans cette usine du futur à la française une démarche offensive. "La démarche Industry 4.0 allemande est plutôt défensive, elle a été motivée par les constructeurs automobiles qui ont eu peur de l’arrivée de nouveaux acteurs susceptibles de les reléguer au rang de sous-traitants, note-t-il. Cela faisait 40 ans que l’industrie française ne s’était pas mise dans une position offensive. L’usine du futur est un projet formidable grâce auquel nos entreprises pourront prendre dix ans d’avance".
Frédéric Parisot
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