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C'est confirmé ! La fusion des activités ferroviaires de'Alstom et Siemens a été actée ce mardi 26 septembre. Dans un communiqué commun les deux entreprises indiquent s'unir pour créer "un champion européen de la mobilité" "entre égaux". 50 % du capital de la nouvelle entité détenu par Siemens. Le siège se situera en Région parisienne. Henri Poupart-Lafarge, pdg d'Alstom, devient le patron du nouvel ensemble.
Mis à jour
26 septembre 2017
Il a fallu attendre la fin du conseil d'administration d'Alstom pour avoir la confirmation de la fusion des activités ferroviaires du français et de l'allemand Siemens, qui devient majoritaire dans le nouvel ensemble. L'allemand occupera six sièges d'administrateurs sur 11 seront occupés par Siemens. Le siège du nouvel ensemble sera situé en France. Henri Poupart-Lafarge, pdg d'Alstom, prend la tête du nouveau géant du rail.
Ce mariage suscite des inquiétudes. Chacun s’accorde pour reconnaître la nécessité de créer un Airbus du rail pour contrecarrer les plans hégémoniques du chinois China Railway Construction Corporation (CRCC) qui totalise un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros, soit deux fois le poids des activités ferroviaires du futur ensemble Alstom-Siemens. Les deux européens pèsent d’un poids assez semblable en termes de chiffre d’affaires et d’effectifs. Alstom a même un carnet de commandes plus garni que celui de son homologue allemand. L'opération proposée prévoit un transfert des activités ferroviaires de Siemens à Alstom. Mais l’industriel allemand détiendra la moitié du capital de l’entreprise.
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Inquiétudes des politiques
On peut légitimement se demander s’il n’aurait pas été plus judicieux à l’époque de la vente des activités dans l’énergie d’Alstom à General Electric de choisir le candidat allemand. Siemens proposait alors de céder ses activités de construction ferroviaire, mais il souhaitait conserver sa branche signalisation, avec laquelle il est leader mondial. De quoi refroidir quelque peu la direction d’Alstom. Ajoutez à cela le peu d’amour de l’ancien patron Patrick Kron pour l'entreprise allemande et les ennuis judiciaires du groupe aux Etats-Unis… Et la solution General Electric s'était imposée comme une évidence.
Aujourd’hui, ce rapprochement franco-allemand inquiète sur les deux bords de l'échiquier politique. Du Parti Communiste à Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France), en passant par Thierry Mariani (LR), c’est la soupe à la grimace sur l’air de "la vente des bijoux de famille" et de "la France [qui] voit sa filière ferroviaire s'apprêter à passer sous contrôle allemand". La Présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR),a exigé dès mardi 26 septembre au matin des garanties d’Alstom pour qu’il produise bien en France, comme il s’y était engagé, les futures rames de RER, une commande de plus de 3 milliards d’euros partagée avec l'usine française du candien Bombardier.
Les syndicats craignent pour l'emploi
Dès ce matin,les inquiétudes des syndicats portaient également sur le maintien de l'emploi. La CFDT et FO reconnaissent la nécessité pour Alstom de se renforcer au niveau européen afin de lutter à l’international avec les concurrents et notamment les Chinois. "Nous avons pas mal de doublons dans le matériel roulant. Nous sommes concurrents sur la signalisation. Siemens est plus fort qu’Alstom sur les locomotives. Que va devenir le site de Belfort, expliquait Philippe Pillot, délégué syndical central FO. Mais nous arrivons à la croisée des chemins. Alstom ne peut pas rester seul."
A la CFDT, Patrick de Cara, délégué syndical au siège social d’Alstom et représentant au Comité stratégique de la filière ferroviaire (CS2F), est sur la même longueur d’onde. "Alstom est une société présente dans le monde et ce rapprochement paraissait inévitable pour se positionner sur les gros contrats, déclare le syndicaliste à l’Usine Nouvelle. Mais ce qui est certain, c’est qu’à la CFDT on va se battre pour la pérennité des sites industriels, des emplois et des compétences. Nous avons malheureusement l’expérience de General Electric (GE) qui avait promis 1 000 emplois sur le sol français et qui en a déjà supprimé 1 200. Il est hors de question que cela se reproduise. On s’est mobilisé pour Belfort et nous avons réussi à sauver le site, même si le gouvernement n’a pour l’instant tenu que la moitié de ses engagements."
Les représentants du personnel rappellent tous les projets et commandes qui concernent la filière ferroviaire française : les RER nouvelle génération, le TGV du futur, les TET (ex-Intercités), les rames du métro automatique Grand Paris Express… "Il faut réfléchir en tant que filière ferroviaire française. Tous les sites ont leur place. On se battra pour que l’Etat pérennise la filière", explique la CFDT.
L’accord de fusion entre Alstom et Siemens assure le maintien des emplois pendant quatre ans en France. Malheureusement, on sait ce que vaut ce type d’engagement… Les syndicats s’inquiètent pour le site de Crespin (Nord) qui appartient à Bombardier, pertenaire d'Alstom sur certains appels d’offre, notamment celui des RER nouvelle génération. Que va devenir Bombardier ? Le constructeur canadien finira-t-il dans l'escarcelle du chinois CRCC ? Pourrait-il rejoindre l’Airbus du ferroviaire ?
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