Le marché des satellites connaît un léger frémissement, selon Airbus
PARIS (Reuters) - Les commandes de satellites pâtissent de l'attentisme des opérateurs prêts à attendre une nouvelle génération avant de s'engager, à l'image des consommateurs hésitant à acquérir un iPhone avant la sortie du prochain modèle, a constaté mardi 12 septembre le patron des activités spatiales d'Airbus.
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Mis à jour
13 septembre 2017
La gamme des satellites s'est étendue au point de multiplier les options possibles en termes de technologies, de taille et de puissance, conduisant les opérateurs à se poser de plus en plus de questions, a observé Nicolas Chamussy lors du World Satellite Business Week.
"Les opérateurs disent : est-ce que j’investis dans un satellite de performance actuelle ou est-ce que j’attends ?" a-t-il dit à des journalistes. "On tombe dans le syndrome de l'iPhone : est-ce que j’achète l’iPhone 7 ? Parce que si j’attends un peu, peut-être que je vais avoir le 8", précise-t-il. Apple a dévoilé mardi trois nouvelles versions de l'iPhone, dont un tout nouveau modèle de son smartphone vedette.
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Nicolas Chamussy a en outre noté que les pressions sur les prix des lancements se répercutaient sur ceux des satellites. Stéphane Israël, le président exécutif d'Arianespace, détenu à 74% par Ariane Group, coentreprise entre Airbus et Safran, a rappelé lundi que le groupe européen avait abaissé ses prix de lancement depuis la fin 2013. "Les opérateurs disent : les prix de lanceurs diminuent donc il faut que les prix des satellites diminuent", a dit Nicolas Chamussy.
Ce qui peut relancer le marché des satellites
Il a toutefois dit sentir un "frémissement" du marché à la faveur du nécessaire renouvellement des satellites en fin de vie parmi les centaines en orbite autour de la Terre. L'augmentation des chaînes de télévision par satellite (plus de 6.000 diffusées par l'opérateur Eutelsat par exemple) et l'explosion du traitement de données de masse ("big data") devraient également stimuler le marché, a-t-il ajouté. A plus long terme, les voitures connectées devraient à leur tour générer un "énorme" trafic de données, a poursuivi Nicolas Chamussy.
Forte de ces relais de croissance, OneWeb Satellites, coentreprise entre l'américain OneWeb et Airbus, a inauguré fin juin à Toulouse une chaîne d'assemblage pour concevoir et fabriquer les 900 satellites de la constellation OneWeb destinée à couvrir la planète en internet à haut débit. Nicolas Chamussy a précisé que l'intégration des premiers satellites se déroulait sans difficulté majeure en vue de leur lancement à partir de début 2018.
Boeing a de son côté annoncé lundi un contrat pour la construction de sept satellites surpuissants d'orbite terrestre moyenne (MEO) pour l'opérateur luxembourgeois SES.
Pour Reuters, Cyril Altmeyer, édité par Matthieu Protard
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