Le Leem veut réconcilier les Français avec les vaccins
« Malgré les efforts des pouvoirs publics opérés ces dernières années, les campagnes de communication mises en place et les objectifs de taux de couverture vaccinale fixés par vaccin, les taux de couverture vaccinale ne progressent pas ». C'est à partir de ce constat que le Leem a émis 16 propositions afin de soutenir « les actions du programme d'amélioration de politique vaccinale ». Ces propositions se déclinent autour de « sept objectifs majeurs », selon le Leem. A commencer par des objectifs portant sur la communication : combattre les préjugés sur la vaccination par des actions engagées et engageantes en matière de prévention vaccinale ; faciliter les modalités d'accès à l'information et à la vaccination ; adapter la communication sur les vaccins en fonction du profil sociologique des acteurs du système de santé ; valoriser l'expertise des industriels en matière d'information et de communication. Le Leem suggère notamment la mise en place « d'actions d'informations, d'éducation pédagogique et de sensibilisation sur le médicament ». Au cours de la conférence de presse organisée par le Leem, Jocelyn Raude, sociologue au département des sciences humaines et sociales de l'École des hautes études en santé publique, a souligné les conséquences de la controverse sur le vaccin contre la grippe A/H1N1 en 2009. Une étude de l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) révèle « une baisse phénoménale des personnes favorables à la vaccination ». Les personnes très favorables sont passées de 42,3 % en 2005 à 15 % en 2010 tandis que le nombre de personnes favorables a connu une décroissance plus modérée (de 47,7 % à 46,2 % sur la même période). Hasard de calendrier, le Leem a tenu sa conférence de presse le 11 septembre dernier, jour où Le Figaro a révélé une enquête de l'ANSM établissant un lien entre la campagne de vaccination de 2009 et une soixantaine de cas de narcolepsie-cataplexie en France. La question de la communication est ainsi relancée. « Garantir aux patients et professionnels de santé que, sur l'ensemble des étapes de la vie du vaccin, tout est mis en œuvre pour leur apporter des vaccins sûrs et de qualité, est une exigence incontournable pour restaurer la confiance vis-à-vis de la vaccination », a signalé François Denis, professeur émérite des universités et membre de l'Académie nationale de médecine qui a rappelé les « bénéfices de la vaccination en tant que protection individuelle et collective ». Serge Montero, vice-président et directeur général de Sanofi Pasteur MSD, le martèle également : « n'oublions pas ce que fait la vaccination qui a permis d'éradiquer ou pratiquement éradiquer des maladies ». Interrogé sur les adjuvants à l'aluminium, il a ainsi souligné : « les adjuvants sont nécessaires à la vaccination et permettent qu'il y ait une bonne réponse à la vaccination. Nous sommes en recherche permanente sur le meilleur moyen de protéger la population. Aujourd'hui, il n'existe pas de meilleur adjuvant ».
Conserver la production en France
VOS INDICES
source
205 +1.49
Février 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
156.7 -5.26
Février 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
99.3 +1.43
Février 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Si les industriels du médicament entendent lutter contre la méfiance de la population par des actions de communication, ils veulent également travailler sur la position de la France en termes de R&D et de production sur le plan mondial. Les trois derniers objectifs sont donc de : développer les atouts de la France en matière de recherche ; créer les conditions propices au maintien d'une production forte sur le territoire ; et garantir un environnement réglementaire adapté aux spécificités du vaccin. « 90 % de la production de vaccins se fait en Europe qui compte 60 % des projets d'investissements mondiaux en recherche. 20 % des vaccins commercialisés mondialement sont issus de la production ou de la recherche française », indique Serge Montero, (Sanofi Pasteur MSD). Le Leem recense ainsi 8 sites de production de vaccins humains et vétérinaires sur le territoire, représentant plus de 5 000 salariés. L'organisation propose donc de « mettre en avant, dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), les acteurs de la R&D et de la production de vaccins, afin de développer une vision stratégique spécifique de la filière vaccin. Le Leem souhaite ainsi encourager la réflexion commune sur les conditions nécessaires au développement de la bioproduction, le maintien voire l'ouverture de sites en France, ou encore le soutien à la capacité exportatrice du pays ».
En matière de recherche, le Leem entend intégrer « un axe sur les enjeux spécifiques de la recherche sur les vaccins », lors de l'organisation d'un forum sur les essais cliniques industriels. L'organisation déplore en effet que « malgré son positionnement historique dans le domaine des vaccins, la France ne représente plus que 7 % des essais cliniques (contre 40 % aux États-Unis) ». Une part relativement faible alors que 175 vac cins sont en cours de développement, dont 26 en phase III, selon Serge Montero.