Le Leem revoit sa convention collective
Le Leem et les organisations syndicales de salariés CFDT et CFTC ont signé, le 20 décembre 2018, deux accords qui s'inscrivent dans le nouveau cadre légal et réglementaire issu des ordonnances « Macron », qui permet aux entreprises d'adapter leur cadre conventionnel à leurs besoins. Le premier, entré en vigueur ce mois de janvier, porte sur la révision de la convention collective des entreprises du médicament, la dernière datant de 2009. Le second permet, quant à lui, de recourir au contrat de travail à durée indéterminée (CDI) de chantier ou d'opération. L'UFIC-UNSA est elle aussi signataire de l'accord relatif au CDI de chantier, tandis que la CFE-CGC a fait savoir qu'elle s'opposait à ces deux accords qui, selon elle, « ne visent qu'à flexibiliser le travail, et précariser l'emploi, et non à le sécuriser, alors qu'aucune donnée économique pertinente n'a été invoquée par le Leem pour tenter de les justifier ». Les avancées obtenues - à savoir l'inscription de la prime d'ancienneté dans l'ordre public conventionnel, la mise en place d'une commission santé sécurité et conditions de travail dans les sites industriels entre 30 et 50 salariés, la possibilité de nommer un délégué syndical dans les entreprises d'au moins 11 salariés ainsi que le versement d'une indemnité de mise à la retraite dès trois ans d'ancienneté au lieu de cinq ans et les améliorations en matière de congés pour événements familiaux - sont, quant à elles, « loin d'être à la hauteur des concessions considérables demandées aux salariés ». Dans le viseur de la CFE-CGT, l'assouplissement des règles de modification du secteur géographique pour les métiers de la promotion et le renouvellement partiel de la période d'essai des cadres, mais également la création du CDI de chantier, dont la rupture intervient à l'issue d'une mission donnée, qu'elle considère comme « un nouveau contrat précaire ». Une mesure que Michel Ginestet, président de la commission sociale du Leem et président de Pfizer France, voit d'un autre oeil. « Le recours au CDI de chantier est une avancée sociale forte. Le recours à ce nouveau type de contrat sera générateur de création d'emplois notamment en R&D. Le CDI de chantier va en effet permettre d'intégrer dans les effectifs des entreprises du médicament des personnes, au lieu de recourir à l'auto-entreprenariat ou à la prestation de service », a-t-il indiqué. Le recours à ce nouveau type de contrat dans le secteur est toutefois conditionné à la publication d'un arrêté d'extension par l'administration.