Le Japon compte injecter des fonds pour aider les firmes frappées par la crise
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\ 06h21
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Une telle démarche constituerait une étape d'ampleur dans la réponse apportée par Tokyo aux effets de la crise sanitaire, mettant en exergue les inquiétudes des décideurs politiques sur l'impact économique élargi de la pandémie.
Jusqu'à présent, le gouvernement japonais s'était focalisé sur des prêts et des subventions à l'adresse des petites entreprises.
Avec le nouveau plan de soutien, les créanciers affiliés à l'Etat investiraient dans des compagnies en difficulté en proposant des prêts subordonnés ou en acceptant des actions privilégiées, ont déclaré à Reuters quatre représentants s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Les investissements du gouvernement aideraient les sociétés à solidifier leur capacité financière, pour ainsi leur permettre d'emprunter plus facilement auprès des banques et d'éviter que leurs notes de crédit soient revues à la baisse.
Le plan sera inclus dans un nouvel ensemble de mesures que le gouvernement va détailler pour amortir les dégâts économiques de la crise sanitaire, et il sera financé en partie par un second budget additionnel pour l'exercice fiscal actuel débuté en avril, ont dit les représentants, confirmant une information du journal Nikkei.
Un panel d'élus du parti libéral-démocrate au pouvoir ont débuté mercredi des réunions dans le but d'élaborer les détails du projet, de même que de discuter d'autres idées destinées à empêcher la faillite des entreprises.
Yoichi Miyazawa, qui préside le panel, a déclaré le mois dernier à Reuters que le gouvernement et la Banque du Japon (BoJ) pourraient être contraints de créer un outil spécial afin d'infecter des capitaux dans les entreprises affectées par la crise sanitaire.
La troisième puissance économique mondiale se trouve au bord d'une profonde récession, alors que les mesures de confinement ont affecté l'activité des ménages et des entreprises. Près de 16.000 cas de contamination ont été confirmés au Japon, dont plus de 650 cas mortels.
De grands groupes industriels, tels le constructeur automobile Toyota, ont vu leurs bénéfices plonger, alimentant les craintes de faillites et de pertes massives d'emplois qui dévasteraient une économie déjà affaiblie.
"Si une grande entreprise plonge, cela entraîne la perte de plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Cela aurait aussi un impact dévastateur sur les économies régionales", a déclaré jeudi devant le Parlement le ministre des Finances, Taro Aso. "Nous devons nous assurer que cela n'arrive pas", a-t-il ajouté.
(Leika Kihara et Yoshifumi Takemoto; version française Jean Terzian)