Contrôlé par le nouveau holding Arche Industries, le nouvel ensemble comptera 2.200 salariés, sept usines et devrait réaliser cette année un chiffre d'affaires pro-format de 380 millions d'euros, uniquement en Europe. Interrogé ce matin, Patrick Bellity, le directeur général du groupe Arche, annonce trois priorités : « Nous souhaitons redonner confiance aux clients de Manzoni-Bouchot, redresser rapidement sa rentabilité et mobiliser en interne les énergies ».
Sous « Business hold » depuis un an, Manzoni-Bouchot ne bénéficiait plus de nouveaux développements de pièces. La direction entend mettre en place un groupe de travail pour aplanir définitivement les tensions occasionnées par un an de plan de sauvegarde et de redressement judiciaire. Manzoni-Bouchot adoptera également au cours des prochaines semaines un nouveau système de contrôle de gestion pour mieux maîtriser les postes de charges (matières, consommables etc.).
Mais la mesure la plus ambitieuse concerne la réorganisation du nouveau groupe en 4 pôles industries distincts. Le premier, constitué par l'usine Sam de Viviez dans l'Aveyron et Alfisa en Espagne, rassemblera le procédé de fonderie sous-pression. Le second pôle regroupe Manzoni-Bouchot à Saint-Claude (Jura) et l'outilleur-mouliste Sermi à Annecy, sous la nouvelle appellation FVM Technologie.
Le troisième pôle est constitué à lui-seul de l'usine de Villers-la-Montagne (ex-fonderie
PSA). Ce pôle couvrira les très grosses pièces (cartes d'embrayage etc.). Ces trois premiers pôles devraient générer plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires chacun. Le dernier pôle, formé par les usines Sifa et Pacy, sera spécialisé dans la fonderie coquille gravité.
«Cette dernière activité mérite une réflexion approfondie, car elle n'a pas encore atteint sa taille critique », explique Patrick Bellity. Si elle est menée à bien, cette opération pourrait conforter une fois de plus la stratégie d'actionnaires industriels indépendants. Une configuration rare dans la fonderie d'aluminium en France. Le plan de reprise de Manzoni-Bouchot prévoit également la suppression de 62 postes, essentiellement dans l'encadrement de Manzoni-Bouchot. Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier (Jura) devrait donc faire exécuter cette ultime mesure au cours des prochaines semaines.
Olivier Ketels