Le gouvernement se dit conscient "des risques" liés à la présence de Huawei en France
C'est la première fois que le gouvernement réagit aux soupçons d'espionnage liés aux équipements de Huawei. Le 24 janvier, le ministre des Affaires étrangères s'est dit conscient "des risques" sur la place du groupe chinois dans les réseaux centraux et le déploiement de la 5G. Tandis que le marché européen est stratégique pour l'entreprise, Jean-Yves Le Drian évoque d'éventuelles "dispositions" contre elle.
La France va-t-elle restreindre l’accès de Huawei aux réseaux français ? Mercredi 24 janvier, le ministre des Affaires étrangères a parlé “des risques” liés à la présence de l’équipementier chinois de télécommunications dans les infrastructures françaises. Plusieurs pays ont déjà écarté Huawei de leur réseaux, soupçonnant les équipements de l’entreprise de permettre au gouvernement chinois d’espionner leurs communications.
"Nous sommes tout à fait conscients des risques [...], à la fois sur la place de Huawei dans les réseaux centraux, sur les risques que peut entraîner le fait que Huawei intervienne largement sur la 5G. Nous sommes tout à fait conscients de cela et le gouvernement prendra les dispositions nécessaires quand il le faudra", a expliqué Jean-Yves Le Drian devant le Sénat.
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Huawei déjà écarté aux États-Unis, au Japon et en Australie
C’est la première fois qu’un membre du gouvernement évoque d’éventuelles mesures pour écarter l’équipementier des réseaux français. Jeudi 24 janvier, le ministre des Affaires étrangères doit rencontrer son homologue chinois Wang Yi et devrait évoquer avec lui le sujet.
Jusqu’à présent, aucune preuve concrète n’a confirmé un éventuel lien entre Huawei et des activités d’espionnage des services de renseignement chinois. Ces soupçons ont néanmoins fait du chemin dans la communauté internationale. Les États-Unis - en tête de file et dans un contexte de tensions commerciales -, le Japon et l’Australie ont notamment interdit les équipements de l’entreprise ou restreint son accès au déploiement des réseaux 5G. En décembre 2018, Orange révélait déjà qu’il ne ferait pas appel au groupe chinois pour bâtir le réseau de cinquième génération.
Huawei continue de rejeter les accusations
Dernièrement, Huawei ne voulait pas trahir d’inquiétude sur le sujet. “Huawei travaille avec 170 pays dans le monde où cela se passe très bien”, déclarait à L'Usine Nouvelle le directeur marketing de Huawei France Consumer Business Group.
En parallèle, le fondateur du groupe, Ren Zhengfei, continue de rejeter ces accusations. Huawei n’a "jamais reçu de demande d'aucun gouvernement pour fournir des informations inappropriées", a-t-il déclaré en janvier au Financial Times. "J'aime toujours mon pays, je soutiens le parti communiste, mais je ne ferai jamais rien pour nuire à un quelconque pays dans le monde."
L'Europe, marché stratégique pour l'équipementier
L’Europe demeure un marché stratégique pour le constructeur de smartphones, comme l’a prouvé le lancement le 22 janvier du Honor View 20. Le marché européen est le deuxième plus important de l’entreprise. Le réseau 5G est lui aussi un axe stratégique. Il doit permettre le développement des flottes de voitures autonomes et des objets connectés. Et Huawei a peut-être plus à gagner sur la 5G que ses concurrents.
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