Le gouvernement avait donné deux semaines aux fabricants de couches pour bébés. Le 23 janvier, un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dénonçait un risque lié à des substances chimiques dans les produits de plusieurs grandes marques. Vendredi 8 février, les industriels concernés ont été réunis dans les locaux de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), rattaché au ministère de l'Économie et des Finances. Celle-ci a défini un plan d’action pour interdire ou restreindre la présence de substances chimiques préoccupantes.
Éliminer les substances allergisantes
Dans “un délai maximal de trois mois”, la DGCCRF souhaite l’élimination des substances allergisantes dans les couches jetables pour bébé. “Notamment dans les parfums”, indique-t-elle. Selon le syndicat des fabricants de couches pour bébé Group’hygiène, “c’est déjà le cas aujourd’hui” pour ses membres. Les marques Love & Green et Pampers ont par exemple déclaré que leurs produits ne contiennent aucun de ces allergènes.
Analyser les circuits d’approvisionnement et de fabrication
D’ici cinq mois, les professionnels convoqués par la DGCCRF devront réaliser une “analyse exhaustive de leurs circuits d’approvisionnement et de fabrication” afin “d’identifier et d’éliminer toutes les sources possibles de contamination par les substances préoccupantes identifiées par l’Anses”. En fonction de ce diagnostic, les fabricants devront eux-mêmes mettre en place des actions correctives. Pour les matières premières, la DGCCRF évoque des contrôles qualité renforcés à la réception, une évolution des sources d’approvisionnement ou des dispositions contractuelles les liant à leurs fournisseurs (cahier des charges, contrats d’approvisionnement). Pour les procédés de fabrication, elle souhaite qu’ils identifient “les étapes de production pouvant conduire à la formation des substances nocives.”
Améliorer l'information du consommateur
Certaines entreprises épinglées précédemment par les études de 60 millions de consommateurs ont effectivement évoqué des possibles “contaminations” en dehors des usines. En août 2018, Lillydoo expliquait par exemple au Point “qu’aucune trace de ces substances [...] n’apparaissait dans [ses] couches à l’issue de leur fabrication”. Pour l’entreprise, l’utilisation de cartons à base de matières recyclées dans le stockage peut expliquer la présence de traces de substances chimiques.
La DGCCRF souhaite enfin une amélioration de l’information du consommateur sur la composition des produits. Celle-ci devra se faire d’une “manière dématérialisée” d’ici trois mois puis “par un étiquetage dédié” d’ici six mois.