Dix ans après s’être séparé de sa chimie de base, le géant allemand Bayer va se séparer de sa division "matériaux hautes performances", confrontée à un environnement difficile. Pour se focaliser sur ses deux autres divisions : la pharmacie et l’agrochimie.
Dix ans après la création de Lanxess, une spin-off regroupant sa chimie de base et une partie de ses polymères, le géant allemand Bayer (39 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014) poursuit son désengagement de la chimie.
Bayer vient de confirmer son intention de se séparer de Bayer Material Science, sa division de matériaux hautes performances (polycarbonate, polyuréthane, matières premières pour les peintures et colles), afin de se focaliser sur les sciences de la vie avec ses deux autres divisions : pharmacie (médicaments) et agrochimie (engrais et fertilisants). Avec deux options : une introduction en Bourse, idéalement dans les douze à dix-huit mois, ou, si l’environnement de marché est vraiment trop mauvais, une spin-off.
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Faire de la nouvelle entité le quatrième acteur chimique européen
Seule, Material Science deviendrait le quatrième acteur chimique européen avec 11,3 milliards d’euros de revenus, une marge d’Ebitda de 9,1% et 16 800 employés, ont expliqué, lors d’une conférence de presse jeudi 18 septembre, les dirigeants de Bayer.
Ce dernier conserverait pour sa part près de 99 000 employés, des ventes de 29,3 milliards d’euros et une marge d’Ebitda de 24,8%."Il n’y aura pas de licenciement pour des raisons opérationnelles avant la fin de 2020", s’est engagé Marijn Dekkers, le président du directoire de Bayer.
Une rumeur récurrente depuis le rachat du laboratoire Schering
La rumeur d’une cession était récurrente depuis le coûteux rachat en 2006 par Bayer du laboratoire pharmaceutique allemand Schering, pour 16,5 milliards d’euros. Elle s’était renforcée depuis l’acquisition en mai dernier, pour plus de 10 milliards d’euros, de la division de médicaments sans ordonnance du laboratoire américain Merck. L’opération a permis à Bayer de se hisser à la place de numéro deux mondial des produits en vente libre en pharmacie, juste derrière la joint-venture des big pharmas Novartis et GSK.
Côté agrochimie, après avoir investi dans ses plates-formes technologiques, la biotechnologie et les semences, "nous gagnons actuellement des parts de marché", insiste Marijn Dekkers. Les sciences de la vie représentent désormais plus des deux tiers des ventes du groupe et près de 90% de ses bénéfices. Quant à la division Material Science, elle nécessite de nouveaux investissements pour augmenter ses capacités et résister sur ses différents marchés, affirment les dirigeants de Bayer.
Une division en recul dans "un environnement difficile"
Dans le monde de la pharmacie, Bayer était le dernier grand laboratoire à avoir conservé son activité historique de chimie. Finalement, c’est l’"environnement difficile" qui aura eu raison de la division, dont le chiffre d’affaires et le résultat d’exploitation avaient reculé l’an dernier.
Au premier semestre, Bayer avait déjà annoncé la fermeture de deux sites de production de feuilles en polycarbonate (utilisées dans l’industrie de la construction), l’un en Allemagne et l’autre en Chine. Leader mondial des polycarbonates, l’allemand a dû faire face à l’arrivée sur son marché d’industriels du Moyen-Orient cassant les prix.
La direction n’a pas encore précisé ses intentions sur le plan capitalistique. Mais elle privilégiera sans nul doute une indépendance progressive de la structure. Comme avec Lanxess, qu’elle avait cotée en Bourse avant de sortir définitivement du capital.
Gaëlle Fleitour
Gaëlle est rédactrice en chef adjointe du site internet de L'Usine Nouvelle, et cheffe du service web, depuis 2018. Elle avait auparavant suivi les industriels de la pharmacie, des dispositifs médicaux, de la cosmétique et de la chimie, puis ceux de l'agroalimentaire et de l'agrochimie comme cheffe de rubrique pour le magazine et le site depuis 2011. Elle exerçait précédemment pour le magazine économique Option Finance, après avoir effectué des piges pour l’Expansion et travaillé aux Echos, au Monde, à La Croix et à Ouest-France. Elle est titulaire d’un master professionnel de journalisme de l’Institut Français de Presse et diplômée de Sciences-Po Rennes (section économie-finances).
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