Le GCHQ britannique veut que Twitter et Facebook coopèrent plus
LONDRES (Reuters) - Les sites Twitter et Facebook ont pris une telle importance dans le fonctionnement des groupes militants que ces géants du net devraient accorder un meilleur accès aux services de sécurité pour faciliter la lutte contre le terrorisme, déclare le nouveau directeur du service britannique de surveillance électronique GCHQ dans une tribune publiée par le Financial Times.
Pour Robert Hannigan, "le défi posé aux gouvernements et à leurs agences de renseignement est gigantesque, et ne peut être relevé que par une meilleure coopération de la part des entreprises de haute technologie".
"Relever ce défi passera par des mécanismes facilitant les enquêtes légales menées par les agences de sécurité et de maintien de l'ordre meilleurs que ceux qui existent actuellement", ajoute le nouveau patron du Government Communications Headquarters, l'équivalent britannique de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA).
Il en veut pour preuve l'utilisation d'internet par l'organisation Etat islamique (EI) pour recruter et développer un réseau étendu qui touche pratiquement le monde entier.
"La direction de l'EI comprend la puissance que cela lui confère sur une nouvelle génération (...) Les extrémistes de l'EI utilisent les sites de messagerie et les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et WhatsApp", écrit-il, poursuivant: "On peut avoir l'impression que certaines compagnies du secteur technologique sont dans le déni concernant ces détournements."
A Downing Street, un porte-parole de David Cameron a déclaré que "le Premier ministre partageait très largement l'opinion ainsi exprimée sur l'utilisation des technologies d'accès à internet par des groupes violents et extrémistes et sur la nécessité d'en faire plus".
Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des directions de Twitter et Facebook.
Des données compilées par Twitter sur le premier semestre de l'année ont montré que la compagnie avait reçu 78 demandes d'information émanant du gouvernement britannique. Facebook assure pour sa part que les organisations menant des activités criminelles ou terroristes ne sont pas autorisées à maintenir leur présence sur son site.
Dans la foulée des révélations d'Edward Snowden sur les pratiques d'écoutes massives du renseignement américain, le GCHQ a été accusé d'avoir lui aussi eu recours à des écoutes illégales de communications électroniques.
(Guy Faulconbridge; Henri-Pierre André pour le service français)