Le français Ommic ouvre la seule usine de puces en nitrure de gallium sur plaquettes de 150 mm en Europe
Le spécialiste français des semi-conducteurs III-V Ommic inaugure à Limeil-Brevannes (Val-de-Marne) une ligne de production de puces en nitrure de gallium sur tranches de 150 mm, la première du genre en Europe. Un investissement de 12 millions d’euros qui vise à convertir la production actuelle en arséniure de gallium avant le lancement d’une fabrication de circuits radiofréquences pour antennes 5G.
Ommic change de taille de production. Le spécialiste français des semi-conducteurs III-V inaugure à Limeil-Brevannes (Val-de-Marne), mardi 26 septembre 2017, une ligne de production de puces en nitrure de gallium sur plaquettes en silicium de 150 mm de diamètre, présentée comme une première en Europe. L’investissement atteint 12 millions d’euros : 3 millions pour la salle blanche de 800 mètres carrés et 9 millions pour l’équipement d production. La capacité installée de production se monte à 3 000 plaquettes par an et par équipe.
Conversion de 70% de la production
Créée en 1998 par essaimage de Philips, Ommic se spécialise dans le développement et la fabrication de circuits radiofréquences, optoélectroniques et de puissance pour des applications dans le militaire, la sécurité, le spatial ou les télécoms. La société, qui compte 100 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 14,2 millions d’euros en 2016, fabriquait jusqu’ici ses puces essentiellement en arséniure de gallium sur des plaquettes en silicium de 75 mm de diamètre.
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"Avec la nouvelle ligne, nous allons migrer progressivement notre production sur le nitrure de gallium en 150 mm, explique à L’Usine Nouvelle Fabien Robert, directeur général de la PME. Seuls les circuits destinés à être embarqués sur satellites resteront encore fabriqués sur l’ancienne ligne en arséniure de gallium sur plaquettes de 75 mm, ce qui représente 30% du total de notre production."
Semi-conducteur de prédilection pour la 5G
Nouveau semi-conducteur III-V prometteur, le nitrure de gallium tend à remplacer l’arséniure de gallium dans les circuits radiofréquences et de puissance à hautes performances utilisés dans les Radars, les émetteurs de satellite au sol ou les détecteurs de sécurité aux aéroports. Il est également pressenti comme le semi-conducteur de prédilection pour les amplificateurs de puissance des antennes des futurs réseaux mobiles 5 G fonctionnant à des fréquences millimétriques de 28 et 40 GHz.
C’est ce marché télécoms qui a poussé Ommic à investir dans cette ligne. Le français collabore sur le sujet avec Ericsson et Huawei. "Mais le retard de normalisation fait que ce marché commencera à se concrétiser plus tard que prévu, prévoit Fabien Robert. Nous avons décidé d’exploiter la ligne pour la conversion de l’essentiel de notre production actuelle. Par rapport à l’arséniure de gallium, le nitrure de gallium offre l’avantage d’un gain de performances d’un facteur trois. Cela signifie que nous pourrons rendre les composants trois fois plus petits pour la même puissance ou trois fois plus puissants pour la même taille."
Augmentation de la capacité de production par sept
Fabien Robert mise aussi sur l’automatisation de la nouvelle ligne pour améliorer la qualité des produits et porter le rendement de production à 90%, au lieu de 60% jusqu'ici. "Nous disposons également d’un grand levier d’augmentation de la capacité de production, ajoute-t-il. En combinant les avantages en puissance du nitrure de gallium et en taille des plaquettes de 150 mm, nous pouvons augmenter la capacité de production par un facteur sept. Nous en avons besoin pour répondre à la demande. Nous avons un carnet de commandes de 20 millions d’euros. Mais, avec l’ancienne ligne, nous n’en pouvions satisfaire qu’une partie : 16 millions d’euros." La nouvelle ligne tourne avec 32 personnes sur deux postes. La nouvelle ligne offre une capacité de production de 2 millions de puces par an.
"Dans 5 à 6 ans, toute la production aura migré sur le nitrure de gallium", promet Fabien Robert. Mais pour sa croissance, Ommic mise sur la 5G. Elle espère commencer à livrer ses circuits d’antennes à Huawei à la fin de 2018 ou au début 2019. Avec l’espoir de porter en 2020 l'effectif à 300 personnes et le chiffre d’affaires à 50 millions d’euros .
Nitrure de gallium, 50% du marché des télécoms en 2025
Selon le cabinet Yole Développement, le marché des amplificateurs de puissances pour antennes de réseaux mobiles devrait bondir de 753 millions de dollars en 2016 à 1 307 millions de dollars en 2022. La part du nitrure de gallium devrait passer de 20% en 2016 à 50% en 2025. Trois acteurs dominent le segment de nitrure de gallium : le japonais Sumitomo Electric, et les américains Wolfspeed et Qorvo, qui s’accaparent 70% du marché.
Le français Ommic ouvre la seule usine de puces en nitrure de gallium sur plaquettes de 150 mm en Europe
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