Le fonds norvégien exigeant sur l'environnement dans les AG

par Gwladys Fouche
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Le fonds norvégien exigeant sur l'environnement dans les AG
Le fonds souverain norvégien, le plus important du monde en termes de valeur des actifs, va profiter de la période des assemblées générales (AG) pour inciter les 9.000 entreprises dans lesquelles il investit à divulguer davantage de données sur leurs émissions de gaz à effet de serre et sur la manière dont elles s'adaptent au changement climatique. /Photo d'archives/REUTERS/Ints Kalnins

OSLO (Reuters) - Le fonds souverain norvégien, le plus important du monde en termes de valeur des actifs, va profiter de la période des assemblées générales (AG) pour inciter les 9.000 entreprises dans lesquelles il investit à divulguer davantage de données sur leurs émissions de gaz à effet de serre et sur la manière dont elles s'adaptent au changement climatique.

Ce fonds, qui pèse 1.000 milliards de dollars (882 millions d'euros), investit les revenus tirés de la production norvégienne de gaz et de pétrole et possède notamment des participations dans quelque 9.000 sociétés réparties dans 72 pays.

Cette année, le fonds norvégien va de nouveau inciter les entreprises à expliquer comment elles s'adaptent à un monde où les températures peuvent augmenter de 2 degrés Celsius.

"Ce que nous aimerions voir davantage, ce sont des scénarios, y compris un scénario prenant en compte ces deux degrés, et nous souhaitons une meilleure diffusion de ces hypothèses", a déclaré à Reuters Carine Smith Ihenacho, responsable de la gouvernance d'entreprise du fonds.

"Nous voulons des objectifs clairs pour les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre, y compris le méthane. Et nous voulons voir les progrès réalisés par rapport aux objectifs", a-t-elle ajouté.

"Nous aimerions qu'ils soient plus détaillés, c'est-à-dire non pas uniquement au niveau de l'ensemble de la société, mais par exemple au niveau régional ou même au niveau des actifs."

DÉSINVESTISSEMENTS

Le fonds a développé un logiciel interne, baptisé Angle, qui peut analyser des données non financières, comme les émissions de CO2, et les associer notamment avec les résultats d'une entreprise et permet de voir comment cela l'affectera dans les années à venir.

Les résultats fournis par cet outil ont conduit le fonds à se retirer d'une trentaine de sociétés en 2018, a déclaré à Reuters son directeur général Yngve Slyngstad, parce qu'il a contribué à montrer que leur modèle économique n'était pas durable à long terme. Il ne les a pas nommées.

Deux parmi ces 30 avaient un lien avec l'huile de palme, une avec le caoutchouc et dix avec les énergies carbonées.

La prochaine étape du développement de ce logiciel, évoqué pour la première fois par Reuters en octobre dernier, consiste à développer la plate-forme afin de déterminer quelle part du coût du carbone peut être répercutée sur les clients et quel en est le prix pour les entreprises.

"Cette plate-forme est toujours en chantier", a indiqué Yngve Slyngstad.

Carine Smith Ihenacho a relevé que la communication des sociétés en matière de données sur le climat s'était améliorée, qualifiant les banques et les sociétés pétrolières et gazières d'"assez bons" exemples.

Mais d'autres, comme les producteurs d'électricité, restent à la traîne.

"De nombreuses entreprises ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à ce que nous aimerions voir", a-t-elle déclaré.

Le fonds lui-même a "émis" 107 millions de tonnes d'équivalent dioxyde de carbone en 2018 via ses participations, soit environ le double du montant émis par la Norvège en 2017, selon son rapport annuel sur l'investissement responsable publié jeudi.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

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