Le FMI abaisse ses prévisions de croissance pour l'Irlande
DUBLIN (Reuters) - Le Fonds monétaire international a abaissé vendredi ses prévisions de croissance pour l'Irlande et a fait état de risques significatifs pour la reprise économique dans le pays, qui doit sortir du programme d'aide international lancé après la crise financière.
La faiblesse persistante de la croissance réduit toutefois les espoirs de ramener la dette publique à un niveau soutenable par rapport au PIB à compter de l'année prochaine.
Le FMI a abaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l'année prochaine à 1,8% contre 2,2% précédemment tandis que celle pour l'année en cours a été ramenée à 0,6% (contre 1,1%) après la publication par les autorités irlandaises de chiffres d'activité décevants le mois dernier.
Les prévisions du FMI demeurent toutefois supérieures au consensus des économistes interrogés par Reuters qui s'attendent en moyenne à une stagnation cette année et à une croissance de 1,7% en 2014.
"Les risques sur les perspectives économiques de l'Irlande, demeurent significatifs", prévient le FMI qui cite une croissance plus faible de la consommation et des exportations et un manque de financements bancaires.
Un ralentissement plus marqué risquerait de porter le ratio d'endettement de l'Irlande à 127% du PIB en 2015 contre un pic à 123% prévu par le gouvernement à la fin de cette année.
Des hausses de taux d'intérêt ou un choc sur l'économie pourraient le pousser jusqu'à 136% dans le cadre d'un scénario adverse, écrit le FMI.
"Une croissance plus faible demeure le principal risque pour la soutenabilité de la dette", poursuit l'organisation internationale qui qualifie de "fragile" les prévisions de baisse de la dette publique.
Le maintien du rythme des coupes budgétaires reste déterminant et le gouvernement devrait se tenir au programme de baisse de 5,1 milliards d'euros des dépenses et de hausses d'impôts déjà annoncé pour les deux prochains exercices budgétaires, ajoute le FMI.
Dublin a déjà annoncé que le budget qui sera présenté ce mois-ci prévoit des coupes et des hausses d'impôts pour un montant inférieur à celui de 3,1 milliards d'euros convenu avec ses bailleurs de fonds internationaux mais qu'il permettra néanmoins d'atteindre l'objectif de déficit de 5,1% fixé avec ses créanciers.
Le FMI a renouvelé son appel aux partenaires européens de l'Irlande en faveur d'un mécanisme plus avantageux de refinancement des prêts hypothécaires générateurs de pertes qui entravent le retour à la rentabilité des banques irlandaises.
Conor Humphries, Marc Joanny pour le service français, édité par Marc Angrand