Fraîchement diplômée en ingénierie mécanique de l'Université de Technologie de Compiègne (UTC), Alice Froissac a fondé sa start-up avec un autre étudiant de la Paris-Est d.School (déclinaison française de l'école de design thinking de Stanford), Corentin Huard, à partir de leur projet de fin d'études : une caméra permettant de voir malgré la fumée pour les pompiers. Un projet qui réunissait des problématiques d'ergonomie, d'intégration, de design et de technologie. C'est Thales Optronique qui avait soumis l'idée d'utiliser pour les pompiers sa technologie de vision Swir. Basée sur l'infrarouge avec des ondes courtes, elle donne une vision proche du réel, en noir et blanc, avec des contours clairs (contrairement aux caméras thermiques).

Design thinking oblige, c'est sur le terrain, avec les pompiers, qu'Alice Froissac et les autres étudiants sont allés chercher leurs premières solutions. « Nous avons visité des casernes, essayé l'équipement, rampé avec l'ensemble », raconte l'ingénieur. Après plusieurs prototypes itératifs faits de carton, de bois et de scotch, le groupe a proposé un premier dispositif de caméra intégrée (sur le casque, à la main ou sur l'épaule) et écran séparé pour ne pas ajouter aux 40 kg déjà transportés par les pompiers. Alice Froissac pourrait finalement remplacer l'écran par un picoprojecteur associé à un simple film dans le masque, sur le mode des Google glass. D'autres éléments restent à tester comme la connexion, pour l'instant en Wi-Fi, qui permet de tenir les officiers et même les préfets au courant de la situation en temps réel.

Cette caméra est à la fois un point de départ et un aboutissement pour Alice Froissac, passionnée de physique des matériaux, mais élevée par une mère architecte d'intérieur, un père décorateur, un grand-père chef menuisier...

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