Le Conseil d'état stoppe la scierie Erscia dans le Morvan
Au nom de la directive habitat et de la faune, le Conseil d’état stoppe le projet d'une scierie à Sardy-les-Epiry (Nièvre). C'est un revers pour le ministère de l’Écologie qui s'était porté solidaire de l'industriel belge Industrie du Bois Vielsam & Cie et de l'aménageur.
En confirmant, le 9 octobre, la décision du tribunal administratif de Dijon (Côte-d'Or), le Conseil d'état gèle le projet de la scierie Erscia, à Sardy-les-Epiry (Nièvre). Il confirme la suspension de l'arrêté préfectoral d'autorisation des travaux demandée par des associations écologistes et des riverains, en raison de la présence d'une zone humide et d'espèces protégées dans le bois de 92 hectares où doit s'installer le projet.
Alliés au ministère de l’Écologie, Industrie du Bois Vielsam & Cie (IBV) et Nièvre Aménagement avaient déposé un recours, faisant valoir l'intérêt public du projet qui doit engendrer 125 emplois directs. S'il reconnaît un intérêt public, le Conseil d'état estime qu'il ne répond pas à des "raisons impératives d'intérêt public majeur exigées par le droit communautaire et le droit national et ne constitue pas un cas exceptionnel dont la réalisation se révèlerait indispensable". En clair, l'intérêt public d'un projet ne saurait justifier à lui seul l'obtention d'une dérogation.
Joint hier par notre confrère Le Journal du Centre, Josef Haas, président d'IBV, a dit qu'il ne jetait pas l'éponge. Pascal Jacob, son représentant en France, chargé de monter le projet a cependant démissionné la semaine dernière.
Fortement soutenu par les élus locaux, le projet avait entraîné l'occupation de la forêt par des associations écologistes et une opposition unanime des interprofessions de la filière bois des régions Bourgogne et Auvergne, inquiètes des risques de pénurie de bois.
D'un montant de 154 millions d'euros, l'investissement projeté comprend une scierie d’une capacité de 300 000 mètres cubes annuels, une unité de cogénération par combustion de bois d’une puissance thermique de 54 mégawatts et une usine de pellets (250 000 tonnes par an).
Christiane Perruchot
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