Sous le soleil madrilène, dans une zone d'activité encore bien isolée, le prestataire français Stef-TFE vient d'ouvrir son plus grand site en Espagne. Une plate-forme tri-température (-25°C, 0 à + 5°C et ambiant) qui va permettre au numéro 1 européen de la logistique du froid de "gagner 10 % de chiffre d'affaires dans la péninsule ibérique", assure Jean-Charles Fromage, le directeur général délégué du groupe et le président de la filiale SDF (Espagne et Portugal).
Pour Stef-TFE, propriétaire de 200 plates-formes en Europe (plus 20 en location), l'environnement est une priorité. Sur le site de Torrejòn de Ardoz, les fluides frigorigènes sont à base d'ammoniac et d'eau glycolée. Le stockage d'énergie frigorifique est restitué sur une durée de 6 à 8 heures (300 kW de froid à – 12°C), ce qui permet de couvrir 25 % des besoins en énergie de la partie réfrigérée. Au niveau du groupe, 100 % de la flotte de camions sera passée à la norme Euro V avant la fin de l'année, ce qui engendrera une baisse de la consommation de 10 %. Stef-TFE travaille aussi sur un meilleur taux de remplissage de ses camions pour passer de 8 à 10 tonnes actuellement à 12 ou 14 tonnes dans le futur. Un effort pour réduire de moitié le nombre de véhicules sur les routes.
Le réseau laisse apparaître encore quelques trous notamment près de Valence. Jean-Charles Fromage confie que les choses devraient bouger "à court terme" pour renforcer les positions. Premier en Espagne, Stef-TFE ne détient qu'un peu plus de 10 % des parts d'un marché très atomisé.
La stratégie du groupe français est basée sur "le maillage. Ce qui fonctionne c'est la densité". Sous-entendu : inutile d'aller implanter un ou deux sites en Europe de l'Est pour suivre un client. Mieux vaut se concentrer sur quelques pays comme l'Espagne où le chiffre d'affaires devait atteindre 200 millions d'euros pour le prochain exercice contre 170 millions pour le dernier.
Présent au Benelux, au Portugal et en Suisse, Stef-TFE a frappé un grand coup en Italie avec l'acquisition de Dispensa Logistics qui lui permet de se retrouver leader dans ce pays (200 millions d'euros de chiffre d'affaires), considéré comme "un marché en cours de structuration".
A Madrid, Olivier Cognasse