Le Carrefour international du bois compte mieux fédérer la filière
Avec un "appel à renouveler la forêt", des rencontres avec des élus et un focus sur la construction, le Carrefour international du bois compte, du 30 mai au 1er juin à Nantes, rassembler la filière.
Malgré les dissensions entre les forestiers et les scieurs français, le Carrefour international du bois garde le cap. Pour sa quinzième édition, qui se tiendra du 30 mai au 1er juin au parc des expositions de Nantes (Loire-Atlantique), le salon bisannuel réunira 560 exposants et compte attirer plus de 10 000 visiteurs (28% d’entre eux étaient internationaux en 2016). "Dans la filière, nous manquons de cohésion, de moyens, et d’une stratégie partagée par tout le monde. Il nous faut attirer des investisseurs, mais clarifier notre mode de fonctionnement", observe Nicolas Visier, directeur d’Atlanbois, l’association interprofessionnelle de promotion du bois en Pays de la Loire, qui organise le Carrefour international du bois.
Cette année, le salon lancera un "grand appel à renouveler la forêt". Des forestiers expliqueront leur métier à des chefs d’entreprises extérieurs à la filière. Les responsables des groupes d’étude forêt-bois à l’Assemblée nationale, Rémi Rebeyrotte (député La République en marche de Saône-et-Loire), et au Sénat, Anne-Catherine Loisier (sénatrice UDI de Côte-d’Or) participeront à une session de travail entre professionnels, tandis que les forestiers organiseront une table ronde sur l’usage du bois dans la filière. Un hall sera, lui, dédié à l’innovation, avec un simulateur de scierie, des stands dédiés à l’impression 3D ainsi que des trophées.
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Un manque de notoriété à l’export
Ces animations seront autant de moyens d’illustrer le savoir-faire français, qui reste méconnu. "Nous souffrons d’un vrai déficit de notoriété, notamment par rapport à l’Allemagne : par exemple, en Chine, on ne sait pas forcément que l’on produit du bois en France ! En Inde, où l’on a démarré il y a cinq ans, les gens s’étonnent que 28% de la surface française soit composée de forêts", indique Thibaud Le Moign, responsable export de l’association pour la promotion des bois et sciages français FrenchTimber. Les producteurs de meubles souhaitant s’assurer un approvisionnement stable, la France insiste sur la gestion durable de ses forêts, à défaut d’être compétitive sur le prix.
Les exportations de sciages de chêne ont progressé de 10% en 2017, à 245 000 mètres cubes (m3) ; celles de sciages de hêtre : de 7% à 160 000 m3. Aux Etats-Unis, les mises en chantier ont rebondi au cours du deuxième semestre. Une baisse de 3% a quant à elle été enregistrée sur les sciages de résineux (500 000 m3). La hausse des mises en chantier de 15,7% en France a entrainé une hausse de la consommation de produits bois résineux sur le marché intérieur. "On fait appel à ces matériaux quand cela ne va pas très bien en France", explique Thibaud Le Moign.
Cap sur les immeubles de grande hauteur
L’essor de la construction bois suscite, lui, davantage d’impatience de la part des professionnels. "En 2016, on ne comptait 3% de structures bois dans le logement collectif en France, contre un objectif à terme de 20% espéré par la profession", précise Paul Jarquin, PDG du promoteur REI Habitat et président d’Adivbois, l’association pour le développement d’immeubles à vivre en bois. Des visites de sites seront organisées. Le dernier Mipim, le salon de la promotion immobilière organisé mi-mars, a toutefois confirmé un intérêt grandissant pour cette technique, observe Paul Jarquin : "les projets se généralisent dans les grandes métropoles. Paris se pose la question, dans les quinze ans à venir de ne construire qu’en matériaux biosourcés, comme à Bordeaux." Un partenariat d’une durée de 36 mois avec Icade, la foncière de la Caisse des dépôts, a été annoncé, et des discussions engagées avec Nexity, premier promoteur français avec 20 000 logements par an, pour aller plus loin en la matière.
"Je continue à croire qu’il va se passer quelque chose quand les constructeurs, les maitres d’ouvrage… s’intéresseront à nous. Il y a aussi d’autres lobbys qui promeuvent nos matériaux. La première énergie renouvelable de France, c’est le bois !", rebondit Nicolas Visier, qui considère que la filière doit être tirée par les marchés. Des rencontres avec des architectes spécialisés dans le bois auront pour mission de démystifier la construction d’immeubles de grande hauteur. Suite à un appel à projets lancé en 2017, 36 bâtiments doivent prochainement voir le jour en France.
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