Le Campus urbain de Paris Saclay devient réalité
Avec les déménagements des grandes écoles et l’accélération du rythme des chantiers, le projet de Campus de Paris Saclay devient réalité. Emmanuel Macron est en visite sur le plateau ce 25 octobre.
Dans l’Essonne, la frange méridionale du Plateau de Saclay est un immense chantier où se construit, désormais sur un rythme accéléré, le futur campus Urbain de Paris Saclay.
L’ambition de renforcer ce haut lieu de l’enseignement supérieur et de la recherche nationale pour en faire un véritable cluster à l’échelle mondiale est en voie de devenir une réalité que pourra toucher du doigt le Président de la République, Emmanuel Macron, attendu sur le terrain mercredi 25 octobre après-midi.
Dès 2025 ce campus urbain devrait compter 30 000 étudiants, 17 000 habitants et ses entreprises employer 18 000 salariés.
Un peu partout les grues sont à l’œuvre. A l’Ouest sur la ZAC de Moulon elles manœuvrent au-dessus des bâtiments déjà sortis de terre qui accueilleront en 2019 l’Ecole Nationale Supérieure Paris Saclay. Ils font face au terrain choisi par le Groupe pharmaceutique Servier pour y édifier son futur centre de R&D. A l’Est, dans la ZAC proche de l’école Polytechnique se dresse le derrick de forage d’un des deux puits qui plongeront dans la nappe de l’Albien pour alimenter le réseau intelligent de chaleur et de froid du Campus.
1 7400 000 mètres carrés programmés
Sur ces deux ZAC, dont l’aménagement est déjà bien avancé et représentant une superficie de 569 hectares, 1 740 000 mètres carrés de construction sont déjà programmés. Entre les deux, les aménageurs ont dessiné une ZAC trait d’union d’une superficie de 110 hectares.
Cet espace proche de la RN 118 qui mène à Paris est peut-être appelé à connaître de très riches heures. C’est en effet ce site qu’a retenu le comité Expo 2025 Grand Paris pour l’accueil du Village Global de l’exposition universelle 2025 si la France est désignée pour organiser cet événement planétaire.
"Toute marche arrière est aujourd’hui impossible. Toutes les opérations sont pour l’heure lancées, en cours de finalisation ou terminées. Il n’y a également aucun projet de grandes écoles qui ne soit pas financé et/ou programmé", se félicite Franck Caro, Directeur Général Adjoint de l’Etat Public d’Aménagement.
Les dix-huit derniers mois de la vie du cluster ont été marqués par quelques étapes importantes comme l’ouverture d’EDF Lab le campus de recherche de l’électricien, la livraison de l’Institut des Sciences Moléculaires de l’Université Paris Sud ou celle de plusieurs milliers de mètres carrés de logements étudiants et de lieux de vie. En septembre ce sont les élèves de CentraleSupélec qui ont fait leur rentrée dans 73 000 mètres de locaux flambant neufs au Moulon.
Pour relier tous ces établissements, le Transport en Commun en Site Propre (TCSP) en provenance de la gare de Massy est désormais pleinement opérationnel. Et d’ici 2024 les principales pôles du campus seront desservis par deux gares du Grand Paris Express qui doit à terme (2030) relier l’aéroport d’Orly à Versailles.
560 000 mètres carrés dédiés aux activités économiques
Les derniers mois de 2017 et l’année 2018 devraient encore voir la fin des chantiers du Pôle de recherche en neurosciences du CEA ou encore de l’Installation pour le Climat et l’Environnement (ICE). D’autres programmes de logements sociaux ou privés, de commerces et d’équipements sportifs arriveront également à échéance.
ZAC de Moulon - ©Alticlic-EPA Paris-Saclay
Dans ses plans des deux ZAC l’Etablissement Public d’Aménagement de Paris Saclay a globalement veillé à réserver un tiers des surfaces à chacun des trois grandes fonctions du cluster : Enseignement supérieur et recherche ; habitat ; activités économiques.
560 000 m2 sont, ainsi, dédiés au développement économique. Leurs premiers occupants portent des noms souvent prestigieux : Danone, Thales, EDF, Kraft Foods, Horiba, Total, etc.
"Nous allons aussi créer en 2020 un IPHE (Incubateur, Pépinière Hôtel d’entreprises, ndlr) avec pour de devenir un lieu emblématique de l’entrepreneuriat et de l’innovation à Paris-Saclay", complète Franck Caro.
Les doutes de la Cour des Comptes
Pour autant dans son rapport public 2017, la Cour des Comptes s’inquiète encore du risque de dilution de la grande ambition du projet surtout au regard de l’ampleur des crédits d’Etat (5,262 milliards d’euros, selon la cour) dont il bénéficie.
La cour dénonce notamment les difficultés de la Communauté d’Universités et d’Etablissements (COMUE) qui tarde à adopter un mode d’organisation entre université, grandes écoles et établissements de recherche permettant l’émergence d’un cluster de niveau international. La COMUE pose actuellement les bases d’un nouveau mode d’organisation plus intégré mais avec un périmètre plus restreint car certains de ses membres initiaux quitteront le navire.
"Un modèle en train de se finir de s’écrire mais les établissements ne se sont pas encore prononcés et cela se fait via les conseils d’administration", précise un porte-parole de l’Université Paris-Sud.
Patrick Désavie en Île-de-France
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Tous les champs sont obligatoires
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