Le budget moyen de Noël baissera aussi sur internet
par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Les effets de la crise se feront sentir sur les dépenses de Noël réalisées sur internet, mais l'augmentation du nombre d'acheteurs en ligne devrait permettre une progression du chiffre d'affaires du secteur pendant la période de fin d'année.
Dans un contexte économique difficile, où les dépenses contraintes et le chômage pèsent sur le pouvoir d'achat, le budget moyen alloué aux cadeaux de Noël réalisés sur internet devrait reculer de 3% à 193 euros, selon l'étude annuelle réalisée par Médiamétrie pour le compte de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), publiée mercredi.
Ce recul fait écho aux prévisions du cabinet Deloitte, pour lequel les Français prévoient de dépenser moins, tous types de commerce confondus, contrastant avec les tendances observées chez leurs voisins européens.
La baisse des dépenses moyennes devrait cependant être compensée par l'accroissement du nombre d'acheteurs en ligne, liée notamment à l'évolution des comportements d'achat induite par le "multicanal", par lequel les enseignes relient les achats en ligne et les services dans les magasins.
"Les acheteurs sont de plus en plus séduits par ce mode de consommation. Ils se libèrent de la contrainte de la livraison à domicile en pouvant retirer leurs commandes en magasin quand ils le souhaitent et n'ont pas de frais de livraison à payer", a déclaré à Reuters Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, en marge d'une présentation de presse.
Au total, les ventes de Noël sur internet, qui pèsent pour 20% du chiffre d'affaires annuel du e-commerce, sont attendues en hausse de 14% à 10,3 milliards d'euros, après une progression de 18% l'an dernier.
Comme l'an dernier, les produits culturels (livres, DVD), les jeux, les jouets ainsi que les articles de mode auront les faveurs des acheteurs en ligne.
La Fevad, qui publiait également mercredi ses chiffres du troisième trimestre, a vu la croissance de ses ventes atteindre 14% au troisième trimestre, à 12,3 milliards d'euros, après 19% un an auparavant.
Le montant moyen de la transaction est quant à lui resté stable à 87 euros.
Le commerce en ligne, tout en faisant la preuve de son dynamisme, grâce à la multiplication des sites (les 130.000 sites actifs ont été dépassés) et à l'augmentation du nombre d'acheteurs, subit lui aussi les effets de la crise.
La consommation de détail, hors produits alimentaires, a accusé un recul de 2,0% en France au troisième trimestre, après une baisse de 3,7% au premier semestre.
En tenant compte du seul baromètre iCE de la Fevad, qui regroupe 40 grands sites jugés représentatifs et permet des comparaisons à périmètre constant, les ventes du e-commerce ont limité leur progression à 5%, contre une hausse de 8% il y a un an.
Au total, la fédération professionnelle estime que les ventes sur internet devraient franchir cette année la barre des 50 milliards d'euros, après 45 milliards en 2012.
Edité par Dominique Rodriguez