"Le blocage du prix de l’essence pourrait poser un problème d’approvisionnement"
L’union française des industries pétrolières (Ufip) s’interroge sur les conséquences de l’éventuel blocage des prix du carburant évoqué par le gouvernement.
A la fin de l’hiver, les prix à la pompe atteignaient des sommets poussant François Hollande, alors candidat à la présidentielle, à proposer leur blocage temporaire. Mais une fois élu, c’est un reflux des prix à la pompe qui est observé. Aujourd’hui, ils reprennent leur escalade et le gouvernement est donc bien décidé à y remédier.
En début de semaine, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, informe que le gouvernement va examiner "toutes les options à sa disposition et n'(excluait) aujourd'hui aucune possibilité d'action, notamment un blocage temporaire des prix tel que proposé durant la campagne présidentielle".
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Le lendemain, mercredi 8 août, il annonce qu’une mission d’inspection sur la transparence des prix du carburant va être conduite. "J'ai demandé à l'IGF (inspection générale des finances) et au Conseil général des Mines de conduire à très court terme une mission d'analyse et d'inspection sur la formation et la transparence des prix de la filière pétrolière", explique-t-il dans les colonnes de Nice-Matin.
les industriels prêts à collaborer
"Nous sommes prêts à travailler avec eux s’ils désirent nous consulter. Notamment pour établir des comparaisons avec d’autres pays. C’est essentiel dans la mesure où il s’agit de cours mondiaux", détaille Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip.
Interrogé par L’Usine Nouvelle, il rappelle que d’autres études ont déjà été menées par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ainsi que par la Cour des comptes… "Mais il est toujours bon de faire le point, de réexaminer le fonctionnement du marché", admet-il.
Il insiste toutefois sur le fait que le marché du pétrole est le marché "le plus transparent" qui existe. En effet, "le consommateur dispose du toutes les indications de prix, de celui du brut à celui du carburant à la pompe au jour le jour. Et cela n’existe pour aucun autre produit", affirme-t-il.
Le dilemme du blocage des prix
Quant à l’éventuel blocage des prix, Jean-Louis Scihlansky semble dubitatif. "Il existe deux manières d’agir sur les prix. Soit on joue sur les taxes, c’est notamment le principe de la PIPP flottante. Soit on bloque les prix hors taxe, lesquels resteraient constants".
Mais cette deuxième éventualité semble poser divers problèmes. "Si les cours mondiaux grimpent, la France serait alors déséquilibrée avec son prix fixé", souligne le président de l’Ufip. Une situation qui menacerait alors la stabilité de l’approvisionnement. En effet "si un distributeur français achète son carburant à Rotterdam. Que le prix auquel il achète à Rotterdam dépasse le prix de vente en France, cela devient impossible !"
Une telle décision toucherait également les grandes surfaces, distributrices de carburant. Michel-Edouard Leclerc, interrogé sur Europe 1 ce jeudi 9 août, a indiqué qu'il avait "toujours été pour" le blocage des prix de l'essence. "Je suis partant pour qu'on annonce à l'avance qu'on va engranger moins d'impôts, passé à un certain stade de prix du carburant", a-t-il dit.
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